Les températures seront inférieures en moyenne de "quatre à huit degrés" aux normales saisonnières, selon Météo-France, qui ne s'attend toutefois pas à des records de froid.
"On n'est pas dans des températures exceptionnelles", souligne Patrick Galois, prévisionniste à Météo-France. "On peut parler de vague de froid d'intensité modérée, d'un bon coup de froid".
Rien à voir avec les "vagues de froid historiques comme celles de février 1956 ou de janvier 1985", explique-t-il. En 1985, par exemple, la température avait plongé à "moins 19 à Toulouse, la Garonne était prise par la glace".
Le coup de froid attendu, qui survient après une forte tempête hivernale, ne devrait pas non plus avoir la même intensité que la dernière vague de froid notable, en 2012, selon Météo-France.
C'est cependant la première fois depuis cette date que le pays connaîtra "un froid aussi généralisé et peut-être durable", précise Emmanuel Demaël, également prévisionniste à Météo-France.
Dimanche, les températures étaient déjà inférieures de deux à quatre degrés aux normales saisonnières, sauf en Bretagne. En milieu d'après-midi, douze départements étaient en vigilance orange: huit pour neige et verglas en Ile-de-France et quatre pour avalanches dans le Sud-Ouest. L'accès routier à la principauté d'Andorre a été fermé.
La vigilance orange a été levée en Corse mais 3.600 foyers y étaient privés d'électricité en raison de la neige.
Les températures vont chuter à partir de lundi, et surtout de mardi. Elles seront parfois fortement négatives la nuit et vont éventuellement le rester toute la journée.
"Il fera froid un peu partout mais le froid sera plus prégnant dans l'Est et le centre que vers l'Atlantique", précise M. Galois.
Le thermomètre devrait dégringoler jusqu'à moins 9 ou 10 à Strasbourg, moins 11 à Mulhouse, moins 10 à Dijon, moins 6 à Toulouse, moins 4 à Marseille.
"Les températures ressenties seront au plus bas mercredi et jeudi car il y aura plus de vent", précise M. Demaël. Ainsi, dans le Nord-est, une température de moins 10 conjuguée à une bise de 50 km/h, "donnera lieu à un ressenti de moins 20 environ".
Mobilisation et vigilance
Selon Météo-France, ce froid glacial et sec devrait durer toute la semaine, voire se poursuivre au-delà.
La faute à un anticyclone qui fait descendre de l'air froid du nord-est de l'Europe vers la France. "Comme on va gagner des vents d'est, les perturbations océaniques qui généralement nous apportent de la douceur vont rester sur l'océan et ne vont pas rentrer sur le continent", explique M. Galois.
Face à cette offensive du froid, le gouvernement a mis en place samedi un "pilotage national quotidien" pour anticiper au mieux les besoins.
Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a appelé les collectivités locales et les associations à mettre à disposition des gymnases, des salles communales, des accueils de jour, pour les sans-abri.
La sécurité civile, la police, la gendarmerie et les sapeurs-pompiers sont également sur le pont. Un "bilan quotidien des besoins" doit être établi par les préfets.
La ministre de la Santé Marisol Touraine avait appelé dès vendredi à "une vigilance accrue", notamment pour prévenir les intoxications au monoxyde de carbone, les chutes dues à la neige, les conséquences sanitaires liées au froid. Des messages ont été diffusés ce week-end à la radio.
Bien que le froid risque d'entraîner une hausse de la consommation d'électricité, "il n'y a pas de coupures programmées", a indiqué le gestionnaire du réseau de transport d'électricité, RTE.
Il pourrait cependant être contraint de déclencher dès mardi des mesures exceptionnelles. La première serait "une alerte" diffusée "la veille pour le lendemain", encourageant les consommateurs à réduire leur consommation pendant les heures de pointe.
Ce coup de froid survient alors que la France est au plus fort d'une épidémie de grippe saisonnière.
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