"Cette enquête est en cours, j'en aurai les résultats à la fin du mois ou dans quelques semaines et je prendrai les décisions nécessaires à ce moment-là au regard des informations qui me seront données", a déclaré Jean-Yves Le Drian devant des journalistes français en marge du 27e sommet Afrique-France organisé dans la capitale malienne Bamako.
"C'était une opération de combat menée par Barkhane (la force antiterroriste française au Sahel, ndlr) sur un théâtre de combat", a déclaré le ministre de la Défense, précisant qu'il "s'agissait d'empêcher une action (conduite par un groupe armé) de venir percuter voire tuer des soldats français dans un convoi logistique".
"Lorsque nous avons repéré l'existence de cette action militaire à venir, nous avons décidé de faire feu pour sauver la vie de nos militaires français", a-t-il fait valoir, rappelant qu'un militaire avait été tué quelques semaines auparavant dans une situation similaire.
Apprenant "quelques jours après que la victime de l'action de Barkhane était mineure - c'était le 16 décembre -, j'ai décidé une enquête de commandement pour vérifier les conditions dans lesquelles avait été menée cette opération", a poursuivi le ministre.
Jean-Yves Le Drian a évoqué les formes "particulièrement perverses" du combat mené par les groupes jihadistes, parmi lesquelles "les enfants-soldats".
Comme on lui demandait si cette action pouvait être qualifiée de bavure de l'armée française, le ministre a répondu: "j'attends les résultats de l'enquête que j'ai commanditée".
Le ministère français de la Défense avait déjà indiqué vendredi dans un communiqué que des soldats français de la force Barkhane avaient tué fin novembre un combattant "qui s'est avéré être un mineur" au cours d'une opération antiterroriste visant un réseau de guetteurs.
Le magazine Jeune Afrique avait publié plus tôt dans la journée sur son site internet des informations selon lesquelles des soldats français ont tué un enfant le 30 novembre au cours d'une patrouille dans l'extrême-nord du Mali, avant de l'enterrer en catimini.
Selon la famille de la victime, il s'agissait d'un enfant âgé de 10 ans qui gardait des ânes.
Les informations de Jeune Afrique ont été publiées alors que s'ouvrait ce 27ème sommet Afrique-France à Bamako.
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