Ce sommet, dernier déplacement prévu en Afrique du mandat de François Hollande, marquera donc ses adieux à un continent sur lequel il a engagé deux opérations militaires d'envergure, au Mali et en République centrafricaine en 2013.
Sur la route de la capitale malienne vendredi, il a d'ailleurs effectué une visite symbolique à Gao, principale ville du Nord malien - elle n'était jusqu'alors pour lui qu'un "point sur une carte", a-t-il confié -, quatre ans après avoir ordonné l'opération "Serval" pour chasser les jihadistes qui avaient pris le contrôle de cette région et continuent de la menacer.
Tout au long de la journée de vendredi, une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement, d'Afrique francophone mais aussi anglophone et lusophone, se sont succédé sur le tarmac de l'aéroport de Bamako.
Parmi eux, le président tchadien Idriss Déby Itno, président en exercice de l'Union africaine (UA) et allié stratégique dans la lutte contre les jihadistes, le Zimbabwéen Robert Mugabe, ou encore le Rwandais Paul Kagame, qui entretient des relations particulièrement tendues avec la France.
Le chef d'Etat du Nigeria, poids lourd continental, Muhammadu Buhari, et la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, présidente en exercice de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), sont tous deux arrivés de Gambie, où ils ont conduit une nouvelle tentative de médiation infructueuse dans la crise post-électorale que traverse le pays depuis plus d'un mois.
Le président gambien élu Adama Barrow, auquel le sortant Yahya Jammeh, qui conteste en justice les résultats du scrutin du 1er décembre, refuse de céder le pouvoir le 19 janvier à l'expiration de son mandat, a accompagné la mission de la Cédéao à Bamako.
Objectifs en hausse
Les questions de respect des Constitutions - certains dirigeants africains sont tentés de se maintenir au pouvoir, même après avoir exercé le nombre maximal de mandats que leur accorde la loi fondamentale - et de la transparence des processus électoraux devraient dominer le sommet, avec celles des capacités de défense des pays africains.
Les préoccupations de sécurité ont d'ailleurs été largement au centre des discussions de la conférence des ministres des Affaires étrangères vendredi, conclue par un projet de déclaration qui sera soumis samedi pour approbation aux chefs d'Etat et de gouvernement.
"C'est un projet de déclaration qui met l'accent sur les problèmes africains et sur les solutions également africaines, qui insiste sur les questions de paix et de sécurité, qui insiste sur le partenariat franco-africain", a indiqué le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye.
L'engagement pris par la France au sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, en décembre 2013, de former 20.000 militaires africains par an a été atteint et dépassé: leur nombre a atteint 65.000, soit plus de 21.500 par an en moyenne, selon Paris.
Au sommet de Bamako, la France compte passer à la vitesse supérieure, avec un objectif de 25.000 par an.
La question des migrants africains en Europe, source fréquente de tensions entre pays européens et africains, sera également à l'ordre du jour, mais il ne sera pas question de discuter d'éventuels accords de réadmission des migrants expulsés, selon des sources diplomatiques.
L'Union européenne cherche à négocier avec plusieurs pays africains à forte émigration des accords de renforcement de la coopération économique, en échange du rapatriement de leurs ressortissants.
Sur ce chapitre du développement, même ambition que sur le plan militaire: de quatre milliards d'euros par an, via l'Agence française de développement (AFD), sous forme de prêts et de dons, la France vaut rehausser son soutien à cinq milliards par an d'ici à 2019.
François Hollande lancera également un Fonds d'investissement franco-africain, d'une taille de 76 millions d'euros et d'une durée de vie de 10 ans, le premier fonds transfrontalier entre le continent africain et la France, selon Paris.
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