Pour les parieurs, la question n'est pas de savoir quelle équipe va gagner, mais plutôt quel sera l'écart que vont creuser les "Experts" face à des Nippons qui ne sont pas en mesure de rivaliser avec ces Bleus-là, impitoyables avec les Auriverde mercredi soir à Paris en guise d'ouverture idéale.
Pour Nikola Karabatic et sa troupe, arrivés par le train jeudi matin à Nantes, la mission consistera à se mettre à l'abri assez vite pour faire tourner et ainsi économiser les tauliers. Cela n'avait pas été tellement possible lors des Jeux de Rio et de l'Euro-2016, où la France a perdu deux de ses trois titres.
Pour conserver le trophée mondial, l'équipe de France devra savoir gérer cette compétition -"on aura besoin de tout le monde" dixit l'entraîneur Didier Dinart- et tirer profit d'une phase de poules où un seul de ses cinq adversaires, la Norvège, semble en mesure de lui poser quelques problèmes.
L'équipe japonaise espère, elle, surtout progresser en vue des prochains JO, auxquels elle n'a plus participé depuis près de trente ans et qu'elle organisera en 2020. Il y a du travail aussi bien sur le terrain qu'en dehors.
Car l'édition du Mondial organisée à domicile en 1997 (le premier hors d'Europe) n'a guère permis de développer la discipline au pays du Soleil Levant, malgré la présence de deux "ambassadeurs" français dans le championnat local: les anciens "Barjots" Stéphane Stoecklin et Frédéric Volle.
Le Japon n'a depuis effectué que deux réapparitions au Mondial, guère probantes, en 2005 et 2011 (16e à chaque fois).
Sur son continent aussi, le Japon peine, la faute à l'émergence des pays du Golfe: l'Arabie Saoudite, Bahreïn et surtout le Qatar, vainqueur des deux dernières éditions du Championnat d'Asie (2014, 2016).
Feutrier, l'attraction des Nippons
Mais cela va un peu mieux depuis un an et l'arrivée sur le banc de touche de l'Espagnol Carlos Ortega. L'ex-entraîneur de Veszprem, en Hongrie, l'une des places fortes de la Ligue des champions, a remis l'équipe dans le droit chemin.
Lors du dernier Championnat d'Asie, le Japon a enfin réussi à battre la Corée du Sud -une première depuis 26 ans !- puis a décroché la médaille de bronze, synonyme de qualification pour le Mondial en France.
A l'issue de la compétition, c'est Dagur Sigurdsson, le patron de l'Allemagne -championne d'Europe en titre et médaillée de bronze aux Jeux de Rio- qui succédera à Ortega avec pour mission d'aguerrir une jeune génération de joueurs.
L'attraction du groupe reste le Franco-Japonais Rémi Feutrier, alias "Anri Doi", arrivé au handball de haut niveau presque par hasard.
Hormis l'ailier gauche de Chambéry et le demi-centre Atsushi Mekaru, qui évolue dans le Championnat d'Espagne (Puente Genil), tous les autres jouent au pays en club.
Bien moins expérimentés que les Bleus, les Japonais risquent aussi de souffrir dans le défi physique, un secteur où ils sont moins armés.
Deux de leurs joueurs seulement mesurent au moins 1,90 m contre dix du côté français.
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