Ce grand départ sur le sol français est la principale nouveauté de cette 72e édition, présentée jeudi à Madrid. Elle débutera par un contre-la-montre par équipes (1re étape, 13,8 km) autour des principaux monuments de Nîmes, avant une deuxième étape sans doute ventée courue sur le littoral languedocien jusqu'à Gruissan (201 km).
Ce sera seulement la troisième fois de son histoire que la Vuelta s'élance ailleurs que sur le sol espagnol. En 1997, la course avait démarré de Lisbonne, au Portugal, et en 2009 d'Assen, aux Pays-Bas.
Pour le reste, le parcours 2017 respecte l'identité récente du Tour d'Espagne: un schéma débridé, ponctué d'étapes nerveuses et de neuf arrivées au sommet, soit une de moins qu'en 2016. C'est ce qui donne à la course son caractère imprévisible... certes parfois résumé à des courses de côte où les leaders se battent à coups de seconde.
Pas de démarrage en douceur pour le peloton: dès la troisième étape, la route s'élèvera avec trois cols classés, dont deux de 1re catégorie, jusqu'en Andorre. Et la première arrivée en montée sera jugée au sommet de l'Ermitage de Santa Lucia (3e catégorie), à Alcossebre sur la côte est de l'Espagne, terme de la 5e étape.
L'Angliru en juge de paix
Ensuite, les arrivées en altitude s'enchaîneront par grappes. D'abord cap au sud le long de la côte valencienne, puis vers l'ouest, l'Andalousie et les reliefs de la Sierra Nevada. Enfin, après un long transfert en avion vers le nord, il y aura l'unique "chrono" indidivuel de l'épreuve, tout plat dans les vignobles de La Rioja (16e étape, 42 km), puis les monts de Cantabrie et des Asturies pour mettre un point final à ces trois semaines.
Et quel final! L'arrivée inédite au sommet de Los Machucos (17e étape), en Cantabrie, promet des rampes à plus de 20% comme les apprécie tant la Vuelta.
Comme souvent, les organisateurs ont aussi placé une ultime ascension aux airs de juge de paix à la veille de l'arrivée à Madrid le dimanche 10 septembre: comme en 2013, c'est le mythique Angliru, considéré comme l'une des montées les plus rudes du monde, qui fera et défera le classement général le 9 septembre.
Au vu du parcours, le portrait-robot du vainqueur semble similaire aux années précédentes: un grimpeur bon dans les montées sèches comme dans les longs cols. Et capable de limiter la casse sur le long contre-la-montre individuel de Logroño.
Une place à prendre
Reste à savoir quels coureurs seront au départ de l'épreuve, souvent considérée comme une session de rattrapage pour les déçus du Tour de France en juillet.
Le Britannique Chris Froome (Sky), triple vainqueur de la Grande Boucle, a souvent brillé un mois plus tard sur les routes espagnoles, mais sans jamais s'imposer: trois fois deuxième (2011, 2014, 2016), il aura une nouvelle opportunité cette année.
Face à lui, l'Espagnol Alberto Contador (Trek-Segafredo) a aussi fait du Tour de France une priorité cette saison. Mais le triple vainqueur de la Vuelta (2008, 2012, 2014) n'a pas fermé la porte à une présence sur l'épreuve espagnole, qu'il a dynamitée avec panache l'an dernier, terminant quatrième.
D'autres anciens vainqueurs pourraient être de la partie, tel les Italiens Vincenzo Nibali (2010) et Fabio Aru (2015), mobilisés sur le Giro au printemps, ou l'Espagnol Alejandro Valverde (2009).
La présence de Nairo Quintana, vainqueur l'an dernier, semble en revanche compromise: le petit grimpeur colombien (Movistar) a choisi d'organiser sa saison autour du Tour d'Italie en mai et du Tour de France en juillet.
En son absence, il y a une place à prendre! A condition de se montrer le plus fort dans l'arène du Tour d'Espagne.
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