"Cette conférence est une imposture palestinienne sous les auspices de la France et destinée à prendre encore plus de positions anti-israéliennes. Cela fait reculer la paix, et nous ne serons pas liés" par les résultats, a déclaré M. Netanyahu lors d'une rencontre avec le ministre norvégien des Affaires étrangères Borge Brende.
La France réunit dimanche à Paris les représentants de dizaines de pays et d'organisations pour tenter de recréer un horizon politique entre Israéliens et Palestiniens.
Israël n'a cessé de dénoncer cette initiative lancée en janvier 2016. Les Palestiniens au contraire y ont adhéré.
La France a envoyé il y a quelques jours les invitations à M. Netanyahu et au président palestinien Mahmoud Abbas. Israël a redit mercredi que M. Netanyahu n'irait pas à Paris. M. Hollande devrait recevoir M. Abbas après la conférence.
L'effort pour résoudre l'un des plus vieux conflits de la planète est moribond depuis l'échec en avril 2014 de la dernière initiative en date, celle de l'administration du président américain sortant Barack Obama.
Les deux principaux dirigeants concernés, M. Netanyahu et le président Abbas n'auraient plus eu de rencontre publique substantielle depuis 2010.
Depuis lors, le conflit a continué à faire des milliers de morts entre guerres, attentats et violences.
Les Territoires palestiniens, Jérusalem et Israël sont de nouveau en proie depuis l'automne 2015 à un accès de tensions qui a couté la vie à environ 250 Palestiniens et une quarantaine d'Israéliens et qui fait redouter à la France et à la communauté internationale un nouvel embrasement dans une région en flammes.
"Seules des négociations bilatérales..."
La solution à deux Etats, c'est-à-dire la création d'un Etat palestinien qui coexisterait en paix avec Israël, reste la référence de la grande majorité de la communauté internationale. La conférence de Paris doit réaffirmer l'attachement à cette solution aujourd'hui moribonde.
Les Palestiniens souhaitent la création de leur Etat sur leurs territoires occupés par Israël depuis 1967.
Barack Obama s'est alarmé mardi dans un entretien avec une chaîne privée israélienne que "les faits sur le terrain (ne) rendent pratiquement impossible" la création d'un Etat palestinien.
La colonisation, c'est-à-dire la construction d'habitations civiles israéliennes dans les territoires occupés, "est devenue de plus en plus un obstacle à la possibilité d'une solution à deux Etats", a-t-il souligné.
M. Netanyahu, qui dit soutenir une solution à deux Etats, réfute catégoriquement que les colonies bloquent la voie de la paix en grignotant le territoire et la continuité de ce qui serait un Etat palestinien. Il met en cause le refus palestinien d'accepter l'existence d'un Etat juif.
Il n'a eu de cesse de fustiger l'initiative française, affirmant qu'il appartenait aux deux parties, Israéliens et Palestiniens, de négocier la paix.
Le président François Hollande a rappelé devant le corps diplomatique que l'initiative française n'avait pas vocation à se substituer aux négocations bilatérales.
"La paix, elle sera faite par les Israéliens et les Palestiniens, et personne d'autre. Seules des négociations bilatérales peuvent aboutir", a-t-il dit.
La présidence palestinienne a elle redit son soutien. La conférence "est une occasion importante d'affirmer la nécessité d'une solution à deux Etats et l'illégalité de la colonisation, à fortiori devant toute la communauté internationale réunie et après l'importante décision du Conseil de sécurité", a dit son porte-parole Abou Roudeina.
Il faisait référence à la résolution 2334 condamnant la colonisation et adoptée grâce à la décision de l'administration Obama de s'abstenir et non pas d'y opposer son veto.
De hauts responsables israéliens, outrés par l'attitude américaine, ne cachent pas attendre avec impatience le 20 janvier. L'accession de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, grand allié d'Israël et acteur historique de l'effort de paix, frappe du sceau de l'incertitude l'avenir de la conférence de Paris.
Naftali Bennett, un des poids lourds d'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël, a proclamé que l'idée d'un Etat palestinien indépendant était révolue après l'élection de M. Trump.
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