Le thème du séminaire de l'Université populaire de Caen, "Pour une insurrection positive des territoires et des citoyens qui doivent compter", ne pouvait que convenir à Alexandre Jardin. C'est en effet par le slogan libertaire "Laissez-nous faire" que l'initiative citoyenne et militante dont il est un des fondateurs propose une petite révolution copernicienne : rompre avec "4 siècles de verticalité". Explications.
"Bleu Blanc Zèbre" : les "diseux" versus les "faiseux"
Alexandre Jardin a des racines normandes : "la branche normande, chez nous, ce sont des dingues, lance-t-il. Ils ont eu une liberté de vivre inouïe." Au roman des origines, s'ajoute la page sombre du grand-père, directeur de cabinet de Pierre Laval. Cette confrontation directe avec les heures les plus noires de l'Histoire française a amené Alexandre Jardin sur le terrain de la réflexion politique. Peu à peu, il délaisse son univers artistique pour aller fureter aux quatre coins de l'Hexagone en quête d'énergies positives : "dans les années 90, j'ai vu la première vraie émergence du Front National, explique-t-il. J'ai commencé à sortir de mon univers parisien et à me demander : qu'est-ce que je peux faire en tant que citoyen pour commencer à réparer le pays ?"
L'aventure citoyenne débute alors avec des initiatives telles que "Lire et écrire" ou encore "Ecole ouverte". Là où les idées locales réussissent, Alexandre Jardin prend la température : "le jeune Parisien que j'étais ne soupçonnait pas l'énormité de la révolution des initiatives qui se déroulait dans les territoires [...] ça bourgeonnait dans tout le pays." De ces rencontres naissent le mouvement "Bleu Blanc Zèbre", qui répertorie et mutualise les initiatives locales, puis "La Maison des citoyens". Lancée en septembre dernier, elle en compte déjà plus de 180 sur le territoire français. L'idée est simple : mettre en relation l'intelligence collective, c'est-à-dire les "faiseux", ceux qui pensent localement les dynamiques sociales et économiques. Et signifier aux "diseux" qu'une révolte est en marche : celle des territoires.
"Prendre le pouvoir pour ne pas le garder"
Face aux colères populaires qui montent, Alexandre Jardin s'interroge : "Comment faire pour empêcher le scénario du FN (Front national) au second tour ? [...] Je pense que les partis classiques vont perdre face au FN tant le désir de changement est grand." Pourtant, nul abattement chez l'écrivain : "Il faut proposer une sortie girondine sans coloration politique. Ni gauche, ni droite." En finir donc avec une tradition centralisatrice de l'Etat et faire émerger à partir des territoires des programmes nationaux. Le programme des "Citoyens" est ainsi collaboratif : "les citoyens sont appelés à définir les minimum sociaux et nationaux à rétablir, avance Alexandre Jardin. Si vous pensez que c'est bien, aidez-nous tout de suite !"
"Les Citoyens" sont désormais en quête des 500 signatures. Bien loin d'être un leader politique, Alexandre Jardin se considère plutôt comme un "passeur" : s'il faut prendre le pouvoir, "c'est pour ne pas le garder", assure-t-il. "Il faut prendre le pouvoir pour le redonner." A qui ? "A notre vitalité collective. "
Le programme collaboratif des Citoyens : http://www.lescitoyens1.fr/
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Alexandre Jardin, président, OUI,
mais président d'associations de bienfaisance, de bénévolat divers, de jury de festival etc...
mais président de la république, c'est une grosse farce médiatique, moins drôle que celle de Coluche. Il risque comme le défunt comique de finir par y croire et de ne pas s'en remettre.
Le programme fourre-tout est assez distrayant à lire, on se demande qui pourrait refuser certaines valeurs comme "S’appuyer sur 4 valeurs communes pour cimenter notre nation : diversité ; bienveillance ; refus de toute injustice ou privilège ; promouvoir le français, notre langue commune," même si promouvoir le français pourrait déranger certains partisans des défunts patois locaux.
Cela fait bien longtemps que je supporte difficilement le contentement de soi permanent de Jardin, écrivain moyen, aux livres faciles et aux recettes archi-connues, loin du talent de son père.
Je me souviens de ses débuts, de son premier grand succès qui lui a permis de s'acheter un bel appartement à Paris. Il a une vie facile, agréable, n'a jamais connu la moindre difficulté, tant mieux pour lui.
Mais l'entendre prétendre nous donner des leçons, le voir se prendre au sérieux entre deux auto-célébrations, c'est insupportable. D'autant qu'en dehors d'énormes banalités, il n'a pas grand chose à dire. Ce qu'on savait déjà en lisant ses romans.