Toutes les histoires affectives ne s'achèvent pas dans le sang et la rancoeur. Certains préfèrent se souvenir des bons moments passés ensemble. C'est, en apparence, ce qu'essayent de faire Jean-Christophe Aplincourt, directeur du 106, et Marc-Antoine Trolleti, coprésident du Stade Rouennais.
Il y a quelques semaines, les deux structures ont appris qu'elles allaient devoir se passer du financement de la Matmut, l'assureur dont le siège social est basé à Rouen (Seine-Maritime). La fin d'une époque.
Sans surprise
"Le groupe fait le choix de ne pas renouveler ces contrats, confirme la Matmut. Mais en aucun cas nous n'interrompons d'engagements en cours." En effet, la salle de spectacle comme le club de rugby avaient tous les deux des contrats d'un an avec la société d'assurance. Sur l'année civile, pour le 106, et sur la saison sportive pour le Stade Rouennais.
Alors, même si la nouvelle apprise juste avant les fêtes n'est pas agréable, les deux responsables savaient qu'une telle décision pouvait être prise. "Nous avons eu un bon parcours pendant quatre ans, mais nous savions que tout pouvait s'arrêter. C'est le principe du mécénat", confie Jean-Christophe Aplincourt.
2 à 20% du budget
Le directeur du 106 prend les choses avec philosophie. Pourtant, il va lui falloir trouver des solutions pour combler les 2 % de son budget annuel apportés jusque là par l'assureur. "Nous allons devoir trouver de nouveaux partenaires privés pour soutenir nos projets", annonce-t-il. En attendant, la salle de concert devrait être capable de réagir, en réajustant ses projets et ses budgets.
Du côté du Stade Rouennais, ce sont 20 % du budget de fonctionnement du club qui partent en fumée. Dans ces conditions, pas facile pour les rugbymen de rêver à une progression vers les divisions professionnelles. "On ne baisse pas les bras pour autant, réagit Marc-Antoine Trolleti. Nous travaillons sur des pistes, nous devrions y voir plus clair en février. Le projet est solide et la présence de Richard Hill intéresse des gens!"
Si la donne change pour les deux structures, leurs dirigeants n'en éprouvent pas la moindre amertume envers la Matmut. Au contraire, le coprésident du Stade Rouennais a remercié le groupe pour son apport: "On n'en serait pas là sans leur aide. Nous nous sommes développés grâce à eux."
Des projets nationaux… mais pas que!
Ces derniers mois, la Matmut a fait parlé d'elle à l'échelle nationale, surtout par le biais du sponsoring sportif. À Bordeaux, l'assureur a accolé son nom à celui du nouveau stade de football de la ville et s'affiche sur les maillots des rugbymen de l'Union Bordeaux-Bègles. À Lyon, même visibilité sur les maillots du LOU et sur l'enceinte du stade de Gerland.
Pourtant, le groupe clame son attachement à l'agglomération rouennaise. Notamment via le centre d'art contemporain de Saint-Pierre-de-Varengeville ou les événements organisés à Rouen comme le "hackaton" ou la première édition du Matmut freestyle show.
En matière de communication, le groupe "est simplement amené à faire des choix". Après tout, ceux-ci ne sont pas nécessairement définitifs. "Si nous travaillons bien, ils auront peut-être envie de revenir vers nous", espère Marc-Antoine Trolleti. L'espoir est permis.
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