Cette note de la Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP), datée du 9 décembre 2015, vise à cerner ce phénomène qui "a connu une accélération en 2014", avancent les journalistes Eric Pelletier et Christophe Dubois.
Ces radicalisés sont "jeunes, entrés dans la police au milieu des années 2000 et issus d'un concours interne, nombre d'entre eux étant d'anciens adjoints de sécurité, les emplois jeunes de la police", ajoutent-ils. Quatre des 17 cas sont de jeunes convertis.
Parmi les cas cités, on trouve A., devenu gardien de la paix en 2012, qui après un voyage à la Réunion en 2013, a surpris ses collègues par son comportement "effacé" lors du contrôle d'une femme voilée. Ses collègues racontent son "obsession d'écouter des chants religieux en patrouille" et raconte qu'il a profité d'un arrêt pour aller acheter des burqas pour sa femme.
Les "femmes sont impliquées dans un tiers des incidents et semblent très déterminées, n'hésitant pas à affronter leur hiérarchie", notamment au sujet du port de l'uniforme et des tenues vestimentaires, affirment les deux journalistes.
Parmi elles, une femme agent de surveillance en poste dans le XIIe arrondissement de Paris qui se présente en septembre 2014 en hijab devant le médecin-chef, refusant la visite médicale. Le mois d'après, elle s'emporte contre le port de l'uniforme, comparant son pantalon à "une saleté de torchon de la République".
Sur Facebook, elle appelle à la revanche des musulmans: "Lorsque Allah aura décrété la guerre, ils vont pas nous reconnaître ces lopettes de sionistes (...) Les attentats des tours jumelles à New York et chez Charlie Hebdo c'est comme dans les films américains et français: c'est une question de budget." Elle est en arrêt maladie depuis février 2015.
Une autre femme agent, en poste dans le XVIIe arrondissement, a été condamnée en appel en 2016 à dix mois de prison avec sursis et interdiction d'exercer pendant deux ans après avoir posté sur Facebook des propos menaçants. "J'ai encore + honte de porter du bleu. Si j'étais à la place des terroristes, cela ferait bien longtemps que j'aurais fait péter l'Elysée et tous les enc... qui y bossent", écrivait-elle.
"Pour l'ensemble des ministères régaliens - Défense, Intérieur et Justice - nous dénombrons une centaine de cas de radicalisation", a expliqué une source chargée du suivi de ces questions aux journalistes Christophe Dubois et Eric Pelletier.
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