S'il est avalisé, l'"accord préliminaire" conclu avec le Département de la Justice (DoJ) et les autorités douanières mettrait un terme aux poursuites pénales américaines et viendrait gonfler la facture du scandale qui s'élève déjà à 17,5 milliards de dollars sur les seuls Etats-Unis.
En plein salon de l'automobile de Detroit, le mastodonte aux 12 marques reconnaît dans un communiqué que le montant final devrait donc "dépasser" les provisions mises de côté pour faire face au scandale, et prévoit un "impact" encore indéterminé sur ses comptes en 2016.
Le "dieselgate" a déjà fait fondre la capitalisation boursière du groupe, a plombé ses ventes aux Etats-Unis, et lui a valu en 2015 sa première perte annuelle en vingt ans.
Un accord représenterait toutefois une étape cruciale pour le constructeur, dans la tempête depuis fin 2015 quand il avait dû avouer avoir équipé 11 millions de ses voitures dans le monde, dont 600.000 aux Etats-Unis, d'un logiciel minimisant le niveau réel des émissions de gaz polluants.
Depuis que le scandale a éclaté aux Etats-Unis grâce à une ONG, Volkswagen s'est lancé dans une coûteuse opération de reconquête dans le pays en débloquant notamment un plan d'indemnisation de 14,7 milliards de dollars, prévoyant le rachat de dizaines de milliers de véhicules affectés et des compensations en liquide.
En acceptant de plaider coupable, le groupe échapperait à un procès aux Etats-Unis aux conséquences imprévisibles, mais cet aveu pourra désormais toutefois être utilisé par d'autres pays, notamment européens, qui ont ouvert des enquêtes contre Volkswagen.
Le pré-accord doit désormais être avalisé par le conseil d'administration de VW et la justice américaine.
La direction dans le collimateur
Les anciens ou actuels dirigeants du groupe ne sont cependant pas à l'abri aux Etats-Unis. Lundi, les autorités américaines ont pour la première fois inculpé de fraude un des cadres dirigeants de VW, Olivier Schmidt, qui était en 2015 en liaison avec les autorités environnementales aux Etats-Unis.
Surtout, dans son acte d'accusation, le département de la Justice a mis en cause l'équipe dirigeante du groupe à l'époque, assurant qu'elle avait été informée de la supercherie à la mi-2015 mais qu'elle avait décidé de garder le silence.
"Au lieu de plaider pour la reconnaissance de l'existence du logiciel truqueur auprès des autorités américaines, la direction exécutive de VW a autorisé qu'elle continue d'être dissimulée", affirme l'acte d'accusation, sans citer toutefois le nom de responsables.
Patron de Volkswagen au moment des faits, Martin Winterkorn avait dû démissionner après le scandale et a été remplacé fin septembre 2015 par Matthias Müller, qui est toujours aux commandes du groupe.
Au salon automobile de Detroit, qui a officiellement ouvert ses portes lundi, le groupe allemand a assuré qu'il ferait face à ses obligations tout en essayant de tourner la page, en se posant en champion de la voiture électrique et en présentant de nouveaux modèles.
Il a ainsi dévoilé deux 4x4 urbains: le gros Atlas, fabriqué dans l'usine de Volkswagen à Chattanooga (Tennessee), et un SUV Tiguan plus petit, mais rallongé et pouvant accueillir jusqu'à sept personnes.
VW a aussi une nouvelle fois tiré sur la corde nostalgique en présentant un prototype électrique, l'ID Buzz, qui reprend la silhouette du fameux Combi, symbole "baba-cool".
Les consommateurs mondiaux ne semblent en tout cas pas avoir trop gardé de rancune vis-à-vis du groupe qui réunit les marques Audi, Porsche, Seat, Skoda ou Bentley. Ses livraisons en 2016 ont augmenté de 3,8% pour atteindre le niveau record de 10,3 millions de véhicules, selon des résultats publiés mardi.
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