Ce premier débat sera diffusé à 21H00 sur TF1, LCI, Public Sénat et RTL et co-organisé par L'Obs. Trois thématiques seront abordées: les questions économiques et sociales, le terrorisme et les sujets autour de la République, de la laïcité et de l'islam de France.
Le député PS Sébastien Denaja, proche de Vincent Peillon, en est convaincu: les électeurs attendent avec "intérêt, beaucoup plus qu'on ne le croit" ces trois débats en une semaine, qui vont avoir une "force de cristallisation très importante", alors qu'aucun candidat ne semble pour l'instant s'imposer.
Selon un sondage Kantar Sofres-OnePoint pour RTL, Le Figaro et LCI, publié dimanche et comportant une importante marge d'erreur, l'ancien Premier ministre Manuel Valls serait assez largement en tête au premier tour du scrutin, le 22 janvier. Mais sa victoire ne serait pas acquise au second tour, particulièrement en cas de forte participation.
L'enjeu global pour le PS, selon le directeur général adjoint de l'Ifop Frédéric Dabi, est "un enjeu de mobilisation", et de "crédibilisation".
Sans atteindre les scores de la droite (4,3 et 4,4 millions d'électeurs), le PS sortirait renforcé de la primaire s'il parvenait à "être au moins dans l'étiage de 2011" (2,7 et 2,9 millions), souligne le sondeur.
"Ce premier débat doit susciter l'intérêt et donner à chacun l'envie de participer à notre primaire. Pour cela le débat doit être de bon niveau et il le sera", promet le sénateur Luc Carvounas, proche de Manuel Valls.
Second objectif: crédibiliser une candidature PS, alors qu'aucun sondage n'a donné un candidat issu de ce parti au second tour de la présidentielle depuis deux ans et demi.
Favori des sondages même s'il en refuse l'étiquette, Manuel Valls a été désigné par le tirage au sort pour ouvrir les hostilités.
Hamon, cible numéro un ?
L'ancien Premier ministre, dont la stature de présidentiable n'est pas contestée, devrait avoir à coeur "d'installer le débat sur les sujets internationaux, régaliens, d'étoffe présidentielle où il est très au-dessus de ses concurrents", analyse M. Dabi.
Il devrait aussi réserver ses coups en priorité à François Fillon et Marine Le Pen, confortant ainsi sa stature de "leader naturel" de la gauche de gouvernement.
Arnaud Montebourg, donné vainqueur de la primaire dans certaines hypothèses, devrait s'efforcer de faire la preuve de sa cohérence - alors qu'il a été qualifié d'"homme-girouette" dans un livre récent -, et cherchera à démontrer la solidité d'un programme mûri depuis huit mois.
"On continue à se rendre plus robuste sur le fond, et à élargir le nombre de thèmes qu'on traite", souligne son directeur de campagne François Kalfon. M. Montebourg, dont les excès de langage ont pu être critiqués par le passé, devrait adopter un ton "maîtrisé et tonique", promet le conseiller régional.
Troisième homme de cette primaire, Benoît Hamon est celui qui bénéficie aujourd'hui de la meilleure dynamique, au point de talonner Arnaud Montebourg dans les dernières enquêtes.
Pris pour cible ces derniers jours par ses trois concurrents socialistes, notamment sur la question du revenu universel, il devrait s'efforcer d'en démontrer la faisabilité, et convaincre qu'il a la stature d'un présidentiable.
"Aujourd'hui il a un problème de crédibilité", même si ses thèmes (légalisation du cannabis, environnement, travail...) trouvent un écho certain dans l'opinion, souligne M. Dabi.
Parti en campagne très tardivement, souffrant d'un déficit de notoriété et largement distancé par ses camarades socialistes dans les enquêtes d'opinion, M. Peillon est sans doute celui qui a le plus à gagner dans les débats. "Il a un travail d'installation et de légitimation" de sa candidature à effectuer, dit le sondeur.
Pour les trois autres candidats, Sylvia Pinel (PRG), François de Rugy (Parti écologiste) et Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate), l'enjeu sera de profiter du temps de parole offert par les débats pour tenter de terminer premier des "petits".
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