Le prévenu d'origine ivoirienne, âgé de 36 ans, a été condamné en juillet 2009 à la peine maximale prévue par la loi, la perpétuité avec 22 ans de sûreté, pour l'assassinat du jeune vendeur de téléphone, enlevé dans le but d'obtenir une rançon parce qu'il était juif.
La justice lui reproche aujourd'hui des tentatives d'extorsion de fonds accompagnée de menaces de mort commise entre avril 2002 et octobre 2004 au préjudice de 42 personnes, des chefs d'entreprises et personnalités.
"Je suis un trader de la terreur", a lancé le prévenu, crane rasé, fine barbe, vêtu d'une veste de costume sur une chemise à carreaux, en réponse à la présidente qui l'interrogeait sur son identité.
Puis, sur sa volonté de s'exprimer durant le procès, il a lâché : "Je souhaite garder le silence".
Sur les 13 victimes qui s'étaient constituées parties civiles durant l'instruction, seules trois étaient représentées à l'audience.
"On se devait d'être là pour dire les choses", a expliqué à l'AFP Me Elias Stansal, avocat de l'une des victimes, Joseph Cohen Sabban.
"Si Fofana s'est adressé à lui (Joseph Cohen Sabban, NDLR), c'est parce que c'est un avocat renommé mais aussi parce qu'il est juif. C'est la marque +Fofalienne+ de mêler la crapulerie à l'antisémitisme".
Lors du premier procès de l'assassinat d'Ilam Halimi qui s'était tenu à huis clos en 2009, Fofana avait dû être conduit contre son gré dans le box des accusés après avoir refusé durant plusieurs jours de quitter la "souricière" du Palais de justice, une cellule où sont placés les détenus en attendant leur comparution.
Il avait ensuite multiplié les provocations, esquivant les questions sur les faits par des diatribes antisémites, lançant ses chaussures sur les parties civiles, récusant deux avocats ou refusant que deux autres plaident pour lui.
N'ayant pas fait appel de sa condamnation, il était intervenu au second procès en tant que simple témoin.
Mais depuis, Fofana a déjà retrouvé à plusieurs reprises les box des tribunaux.
Il a ainsi été condamné à un total de 16 années supplémentaires, non cumulables avec sa perpétuité, pour des agressions en prison, contre des surveillants et un co-détenu, pour apologie du terrorisme dans des messages diffusés sur internet ou encore pour "outrage à magistrat".
Le procès est prévu jusqu'à vendredi.
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