Dans une décision qui avait provoqué la stupeur, notamment parmi les proches des victimes, l'Etat norvégien --qui a fait appel-- avait été condamné en première instance en avril 2016 pour traitement "inhumain" et "dégradant" en violation de l'article 3 de la Convention européenne des Droits de l'Homme.
En prison, l'extrémiste âgé de 37 ans dispose de conditions confortables avec trois cellules où il peut regarder la télévision, jouer aux jeux vidéo ou encore utiliser des appareils de musculation mais la juge avait notamment pointé son isolement prolongé --il est détenu à l'écart des autres prisonniers depuis cinq ans et demi pour des raisons de sécurité-- et l'insuffisance des mesures mises en place pour compenser ce régime sévère.
Le 22 juillet 2011, Breivik avait traqué pendant plus d'une heure les participants d'un camp d'été de la Jeunesse travailliste piégés sur l'île d'Utøya, abattant 69 d'entre eux, pour la plupart adolescents. Un peu plus tôt, il avait tué huit autres personnes en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo.
Ce sont les pires attaques perpétrées sur le sol norvégien depuis la Seconde Guerre mondiale.
En août 2012, le tueur a été condamné à une peine de 21 ans de prison susceptible d'être prolongée indéfiniment.
Mardi, au premier jour de l'examen de l'appel dans le gymnase de la prison de Skien (sud) où il est détenu, l'extrémiste, coutumier des provocations, a ponctué son entrée d'un salut nazi adressé à la presse, un geste blessant pour les familles des victimes et qu'il avait déjà effectué en première instance.
Cela lui a immédiatement valu un rappel à l'ordre. "C'est un comportement insultant à l'égard de la dignité de la Cour et perturbant pour ce que l'on doit examiner ici", a déclaré le juge Øystein Hermansen chargé de conduire les débats pendant les six jours de procédure.
En costume sombre, le crâne rasé et la barbe touffue, Breivik s'est engagé à ne pas reproduire son geste.
Les trois magistrats de la Cour d'appel devront aussi se prononcer sur un autre point, soulevé cette fois par l'extrémiste.
En avril, la juge avait donné raison à l'État, qui filtre étroitement la correspondance de Breivik afin de l'empêcher de former un réseau capable de perpétrer de nouvelles attaques. Lui estime que cela viole l'article 8 de la Convention des Droits de l'Homme garantissant le droit à une vie privée.
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