Ils s'opposent aussi sur le bilan de la présidence de François Hollande, attaqué surtout par Benoît Hamon et Arnaud Montebourg.
Quelle Europe ?
Agir avec un noyau de pays déterminés, harmoniser l'impôt sur les sociétés, coopérer davantage pour la Défense : les candidats avancent sur l'Europe des propositions assez semblables mais s'opposent sur la méthode.
Arnaud Montebourg veut signer un "nouveau Traité de Rome" et balaie la règle des 3% de déficit. Une règle que refuse aussi Benoît Hamon, qui souhaite négocier avec l'Allemagne un plan d'investissements, pour la transition écologique entre autres.
Vincent Peillon évoque un "new deal européen" à partir du moteur franco-allemand quand Manuel Valls voudrait une plus grande implication des parlements nationaux. Tous deux promettent de respecter les 3% de déficit (Valls souhaite "rester à 3%"), comme l'écologiste François de Rugy et la radicale de gauche Sylvia Pinel.
Loi travail: la rupture
MM. Hamon et Montebourg réclament l'abrogation pure et simple de cette loi emblématique du gouvernement Valls, alors que Vincent Peillon, lui, ne reviendrait que sur deux points du texte: la hiérarchie des normes entre la loi et les accords d'entreprise, et la possibilité de moins rémunérer les heures supplémentaires. Il propose toutefois de "réexaminer" d'autres points avec les partenaires sociaux.
Écologie: une question de centrales
M. Hamon, qui ne sera "plus jamais socialiste sans être écologiste", prône un plan "zéro déchet" et s'engage pour 50% d'énergie renouvelable en 2025 en réduisant la part du nucléaire.
M. Peillon promet aussi de réduire la part du nucléaire comme prévu dans la loi de transition énergétique, là où M. Valls décidera de la fermeture ou du prolongement des centrales selon "un calcul économique clair".
M. Montebourg laisserait ce choix à l'autorité de sûreté nucléaire, ce qui lui vaut les attaques de François de Rugy, qui fermerait toutes les centrales.
Institutions: quel Parlement ?
Tous veulent réduire le nombre de parlementaires. MM. Montebourg et Hamon, partisans d'une VIe République, introduiraient une dose de proportionnelle à l'Assemblée, et réserveraient un tiers du Sénat à des citoyens tirés au sort.
MM. Peillon, de Rugy et Bennahmias (Union des Démocrates et Ecologistes) plaident pour une élection des députés dans les régions à la proportionnelle intégrale.
Le controversé article 49-3 de la Constitution serait supprimé, sauf pour les questions budgétaires, par MM. Montebourg, Hamon et Valls, qui l'a pourtant utilisé à six reprises lorsqu'il était Premier ministre. François de Rugy est opposé à cette idée, estimant que l'article "peut avoir son utilité".
Benoît Hamon se démarque avec un référendum d'initiative populaire provoqué par 1% des citoyens inscrits, pouvant abroger une loi ou proposer un nouveau texte.
Fiscalité: ménager les classes moyennes
Pour épargner les plus modestes et les classes moyennes, MM. Peillon et Montebourg rendraient la CSG progressive quand MM. de Rugy et Hamon la fusionneraient avec l'impôt sur le revenu.
Manuel Valls promet de défiscaliser de nouveau les heures supplémentaires, une mesure emblématique de Nicolas Sarkozy abrogée par François Hollande.
Pour les entreprises, Sylvia Pinel avance un impôt sur les sociétés progressif, élargi et plafonné à 20% (contre 33,33% aujourd'hui), et les candidats s'entendent sur des aides fiscales pour les TPE/PME. Arnaud Montebourg veut surtaxer les profits des banques à hauteur de 5 milliards d'euros.
Revenu universel
Ce revenu est défendu par MM. Hamon et Bennahmias, une mesure écartée par M. Peillon, M. Montebourg ou M. Valls. M. Valls préfère un "revenu décent" réservé aux plus modestes.
Cannabis
Sylvia Pinel, François de Rugy, Jean-Luc Bennahmias et Benoît Hamon plaident pour la légalisation du cannabis, à laquelle s'opposent Manuel Valls et Arnaud Montebourg, qui a toutefois proposé un débat après la présidentielle, comme Vincent Peillon.
Sécurité et défense
MM. Peillon, Valls et Hamon recruteraient 5.000 policiers et gendarmes sur le quinquennat. M. Montebourg voudrait "12.000 fonctionnaires de sécurité, police et gendarmerie". Ce dernier est le seul à envisager un service civique et militaire obligatoire, MM. de Rugy, Bennahmias, Valls et Hamon se contentant du volet civique.
M. Peillon multiplie les propositions de renforcement des armées: passer le budget de la Défense à 2% du PIB (comme Manuel Valls et Arnaud Montebourg), muscler la réserve opérationnelle (Sylvia Pinel et Benoît Hamon), renouveler la force de dissuasion nucléaire (Benoît Hamon), alors que Sylvia Pinel et François de Rugy veulent la réduire, et progresser en cyberdéfense et cyberattaque.
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