De 13 équipes à sa création en 1930 à 24 en 1982 et 32 depuis 1998, la Coupe du monde grossit encore. Elu il y a moins d'un an sur un programme de réformes, Infantino assoit ainsi son autorité. Il impose sa première grande révolution à un monde du football qui n'était pas totalement acquis à cette proposition formulée pour la première fois à la mi-décembre et révélée par l'AFP.
Pour convaincre les derniers réticents, Infantino avait battu le rappel des légendes du ballon rond dans le cadre d'un match de gala au siège de la Fifa à Zurich, lundi, la veille de la réunion décisive.
"Cela me semble une idée fantastique", s'était ainsi enthousiasmé l'ex-astre argentin, Diego Maradona. "Cela peut donner beaucoup plus de possibilités à des pays et surtout à des joueurs qui n'ont pas connu cette belle compétition", avait renchéri l'ancien champion du monde français David Trezeguet.
Avec une première phase de 16 groupes de 3, le Mondial-2026 (dont le pays organisateur n'est pas encore connu) offrira 80 rencontres (contre 64 dans un format à 32), mais se disputera toujours sur 32 jours et dans 12 stades, comme en Russie en 2018.
Gain de 640 M USD escompté
Malgré les réserves de ceux qui considèrent le calendrier des joueurs déjà surchargé, le gouvernement de la Fifa a adopté mardi "à l'unanimité" cette mesure.
Pour Infantino, successeur de Joseph Blatter, ce format élargi permettra d'accroître l'intérêt sportif de la compétition reine du sport roi, en donnant à plus de pays et pas seulement les grandes puissances du foot l'espoir de se qualifier.
Un exemple ? L'Islande et le pays de Galles ont atteint respectivement les quarts et les demi-finales de l'Euro en France cet été, bénéficiant du passage de 16 à 24 équipes de la compétition continentale, fruit de la volonté de Michel Platini, ex-patron de l'UEFA, et de... Infantino, alors son secrétaire général.
Mais ce n'est peut-être pas l'argument principal. Selon un rapport confidentiel de la Fifa, consulté par l'AFP, un Mondial à 48 assurerait une hausse conséquente des revenus: 640 millions de dollars (605 millions d'euros) supplémentaires par rapport aux prévisions du Mondial-2018 en Russie à 32 équipes.
Les revenus des droits de télévision progresseraient également de 505 millions de dollars et ceux du marketing de 370 millions de dollars, selon cette même analyse transmise aux membres du Conseil, organe exécutif de la Fifa.
Quelle répartition par confédération ?
Dans le même temps, les coûts d'organisation augmenteraient certes, mais le tournoi pourrait encore se dérouler dans 12 stades, comme en Russie.
Certains doutent toutefois de la faisabilité des projections financières de la Fifa, alors que deux partenaires majeurs (Sony et Emirates) n'ont pas été remplacés et que l'ex-directeur financier, Markus Kattner, licencié depuis, avait mis en garde sur le retard dans les rentrées financières budgétées.
Face à la hausse des coûts induits, Infantino a expliqué qu'il est favorable à "une co-organisation" par plusieurs pays. Selon des sources proches de la Fifa, un tandem Etats-Unis/Canada, voire un trio avec l'apport du Mexique, pourrait postuler pour 2026. Le Maroc pourrait aussi se mettre sur les rangs.
Reste maintenant à connaître le nombre de places supplémentaires allouées à chaque confédération. Selon une source proche de la Fifa, l'Europe passerait de 13 à 16 places et l'Afrique de 5 à 9.
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