Connu dans un registre plus contemporain, Rémy Barché s'essaye avec brio à une oeuvre classique. La folle journée de Beaumarchais est une comédie satirique pleine de gaieté qui stigmatise la société de l'Ancien régime à la veille de la Révolution. Les noces de Figaro se préparent mais ses plans sont contrariés par son aître libertin le comte Almaviva. Le metteur en scène, Rémy Barché répond à nos questions sur cette pièce revisitée.
Pourquoi avoir choisi de monter cette pièce?
"Je n'ai pas choisi cette pièce au hasard. Lorsque je l'ai découverte adolescent, c'est elle qui m'a permis de trouver ma vocation, qui m'a donné envie de faire du théâtre. Ce qui m'a plu dans cette pièce c'est toute les résonances que l'on peut y trouver avec l'actualité. Elle prend le pouls d'une société en crise ou les inégalités sont exacerbées, que ce soit les inégalités entre les sexes ou entre les classes, et annonce un vent de renouveau. Mais c'est aussi la grande gaité qui s'en dégage qui ma séduit. C'est une sorte de résistance joyeuse, une pièce vitaminée".
Quel a été votre parti pris de metteur en scène?
"Je ne voulais pas transposer cette pièce à une époque contemporaine mais plutôt établir des correspondances en y introduisant des anachronismes. Le film de Sofia Coppola sur Marie-Antoinette m'a beaucoup influencé. Comme elle, je choisi de baigner nos spectateurs dans une atmosphère musicale moderne. Quant aux vêtements, je ne pouvais pas faire l'impasse sur le corset qui pour moi incarne toute la sensualité de l'époque mais témoigne également de la contrainte imposée au corps féminin. Les silhouettes sont donc classiques mais les couleurs sont résolument modernes. De même, de nombreux accessoires modernes viennent se glisser dans le décors. J'avais envie de faire des aller-retours constants entre cette époque de trouble et la nôtre."
Quel rapport établissez-vous avec les spectateurs?
"Ils sont partie prenante du jeu. Lorsqu'ils entrent dans la salle, ils assistent aux balances des musiciens qui restent sur scène pendant toute la pièce. La musique est omniprésente dans cette mise en scène. Ils assistent aux préparatifs du mariage de Figaro, le valet du Comte Almaviva, et de Suzanne, la camériste de la comtesse. Dès leur entrée, les spectateurs sont plongés dans une ambiance festive. De plus, grâce à un procédé d'apartés, les personnages s'adressent en permanence au public."
Pratique. Jeudi 12, Vendredi 13 à 19h et samedi 14 janvier à 18h. Théâtre de la foudre à Petit-Quevily. Tarifs 13 à 18€. www.cdn-normandierouen.fr
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