Pour le FBI, la CIA et la NSA, les trois grandes agences du renseignement américain, "Poutine et le gouvernement russe ont développé une claire préférence pour le président élu Trump".
Ils ont "cherché à augmenter ses chances d'être élu quand cela était possible, en discréditant Hillary Clinton et en la comparant de manière défavorable" avec le candidat républicain.
Le phénomène de l'ingérence électorale russe n'est pas nouveau, mais elle a connu avec la présidentielle américaine "une escalade significative par son côté direct, son niveau d'activité, et par l'ampleur de son champ d'action", selon le rapport.
Voici un résumé des principaux enseignements du rapport, en six questions:
Apporte-t-il de nouvelles preuves tangibles de l'ingérence russe ?
Non. Le rapport diffusé publiquement, expurgé de ses informations classifiées, ne fait que proposer une synthèse cohérente d'informations en général déjà connues.
Les services de renseignement américains ne donnent aucune information sur les écoutes ou piratages qu'ils ont eux-même menés, et qui leur ont permis d'étayer leurs conclusions.
Mais l'origine russe des intrusions dans les ordinateurs du parti démocrate a déjà été confirmée par des sociétés de cyber-sécurité américaines privées, a priori indépendantes.
L'ingérence russe a-t-elle amené des voix à Donald Trump et influencé l'élection ?
Les agences de renseignement n'ont pas d'avis sur la question: "Le renseignement américain est chargé de surveiller et évaluer les intentions, les capacités, et les actions d'acteurs étrangers. Il n'analyse pas le processus politique américain ou l'opinion publique américaine", précise-t-il .
Les Russes avaient-ils prévu la victoire de Trump ?
Pas vraiment, estime le rapport. Le Kremlin cherchait avant tout à faire en sorte que Clinton arrive au pouvoir la plus affaiblie possible.
Au moment du scrutin, Moscou semblait toujours parier sur une victoire de Mme Clinton. Les diplomates russes étaient prêts à dénoncer des irrégularités et à remettre "à remettre en question la validité du résultat", selon le rapport.
"Des blogueurs pro-Kremlin avaient préparé une campagne Twitter #democracyRIP (démocratie, repose en paix), en prévision de la victoire d'Hillary Clinton", affirme également le rapport.
Que dit le rapport sur les piratages informatiques ?
Les services de renseignement russes ont pénétré dans les ordinateurs et réseaux "des équipes de campagne pour les primaires, de groupes de réflexion, de lobbyistes" jugés influents dans l'élaboration de la politique américaine.
Le GRU, le renseignement militaire russe, est entré "dans les comptes email personnels de responsables du parti démocrate", et a "exfiltré de larges volumes de données". Le GRU a utilisé "l'avatar Guccifer 2.0, WikiLeaks et DCLeaks" pour "diffuser les données" volées et influencer la campagne.
La Russie a mené des intrusions informatiques chez les républicains également, mais "n'a pas pas mené de campagne identique de divulgation" de ces données.
La Russie a aussi mené des intrusions informatiques dans les fichiers électoraux tenus par les autorités locales américaines. Mais elle n'a pas visé les systèmes de comptage de voix a proprement parler.
Que dit le rapport sur les opérations de propagande ?
"L'appareil de propagande de l'Etat russe, comprenant ses médias nationaux, ceux visant le public international comme RT et Sputnik, et un réseau quasiment étatique de "trolls" (acteurs néfastes sur les réseaux sociaux), ont contribué à la campagne d'influence en servant de plateforme pour les messages du Kremlin", indique le rapport.
La couverture de la campagne d'Hillary Clinton a été "constamment négative" sur RT, la télévision d'Etat russe et son site internet, qui sont le fer de lance international de la communication du Kremlin.
Des articles de RT l'ont accusée de "corruption, de mauvaise santé physique et mentale, et de liens avec l'extrémisme islamique", souligne le rapport.
La Russie a aussi utilisé contre Hillary Clinton et pour Donald Trump ses groupes de "trolls", payés pour diffuser sa bonne parole sur les réseaux sociaux. Le rapport mentionne notamment l'Agence de recherche sur internet (Internet research agency) basée à Saint-Pétersbourg).
Faut-il craindre une répétition de ces efforts d'ingérence électorale de Moscou ?
Oui, répond le rapport. "Nous estimons que Moscou appliquera les leçons" apprises dans cette campagne américaine "pour de nouvelles tentatives d'influence dans le monde entier, y compris contre des alliés américains et leurs alliés".
A LIRE AUSSI.
Représailles informatiques: le dilemme américain face à Moscou
Trump rencontre les chefs espions, reste réservé sur l'ingérence russe
Piratage russe: Obama promet des représailles
La Russie a interféré dans la présidentielle pour aider Trump à gagner
Interférence russe: le renseignement américain expose ses preuves
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.