Dans un communiqué, le successeur de Barack Obama a également affirmé que les piratages informatiques contre les démocrates pendant la campagne électorale ne l'avaient pas aidé à battre Hillary Clinton en novembre.
Le renseignement américain a publiquement accusé Moscou d'avoir délibérément tenté d'interférer dans les élections, une conclusion dont Donald Trump a maintes fois douté à haute voix.
Dans son communiqué publié à l'issue de la réunion, le républicain ne s'est toujours pas rangé à l'avis de l'administration sortante. Il a reconnu que les Etats-Unis, dont le parti démocrate, étaient la cible continue de tentatives d'incursions informatiques. Mais s'il a cité la Russie comme l'un des pirates présumés, ce n'était que parmi une liste des malfaiteurs incluant aussi "la Chine, d'autres pays, des groupes et individus extérieurs".
"Il n'y a eu absolument aucun impact sur le résultat de l'élection", a-t-il insisté, semblant en outre blâmer les démocrates pour les vulnérabilités de leurs systèmes informatiques.
"Il y a eu des tentatives de pirater le parti républicain, mais le parti avait mis en place des défenses fortes contre le piratage, et les pirates ont échoué", a dit le président républicain.
'Chasse aux sorcières'
Donald Trump a promis de mettre fin aux cyberattaques et demandé à ses futures équipes de lui soumettre un plan dans les 90 jours suivant sa prestation de serment, le 20 janvier.
Le débat aux Etats-Unis sur l'ingérence supposée de la Russie dans l'élection américaine est devenue une controverse hautement politique depuis deux mois.
Barack Obama a sanctionné la Russie en expulsant 35 diplomates considérés comme des espions, mais Donald Trump estime que l'affaire est une "chasse aux sorcières politique" destinée à faire de lui un président illégitime.
"La Chine, assez récemment, a piraté 20 millions de noms de l'administration", a encore dit le milliardaire au New York Times dans une interview vendredi matin. "Pourquoi personne n'en parle? C'est une chasse aux sorcières politique".
Les emails piratés du parti démocrate et d'un proche d'Hillary Clinton ont été diffusés sur internet, notamment par Wikileaks avant l'élection, déstabilisant la candidate démocrate.
Le président élu a qualifié de "constructive" sa rencontre dans sa tour quartier-général avec James Comey, directeur du FBI, John Brennan (CIA), l'amiral Michael Rogers (NSA), ainsi que le directeur du renseignement, James Clapper.
"J'ai beaucoup de respect pour le travail des hommes et des femmes" du renseignement, a-t-il écrit.
Rapport imminent
Malgré le scepticisme affiché par leur futur commandant en chef, ces agences maintiennent leurs conclusions sur une ingérence sans précédent de la Russie dans l'élection américaine.
"Nous n'avions jamais vu une campagne aussi directe pour interférer dans le processus électoral", a souligné jeudi James Clapper au Sénat.
Le piratage des emails démocrates et leur diffusion "n'étaient qu'une part" de cette campagne qui comprenait aussi "de la propagande classique, de la désinformation et des fausses nouvelles", a-t-il dit.
Lors du rendez-vous, les chefs espions devaient exposer à Donald Trump les éléments de preuve dont ils disposent pour pointer du doigt Moscou.
Ces éléments sont contenus dans un rapport classifié demandé par le président Barack Obama. Le président sortant en a déjà pris connaissance jeudi, et une version expurgée pourrait être rendue publique ce vendredi.
Selon plusieurs médias, dont le Washington Post et CNN, le rapport indique notamment que les services américains ont identifié des intermédiaires qui ont transmis à WikiLeaks les emails volés au parti démocrate par des pirates informatiques liés aux services de renseignement russes.
Selon le Washington Post, le rapport mentionne également des écoutes de responsables russes s'auto-félicitant après l'annonce de l'élection de Donald Trump.
Politiquement, Donald Trump ne peut pas laisser accréditer l'idée que Moscou soit pour quelque chose dans son arrivée au pouvoir.
D'autant qu'il souhaite mener un réchauffement des relations avec Vladimir Poutine.
Trump a donné des gages de fermeté à ses troupes républicaines en laissant filtrer qu'il comptait nommer à la tête du renseignement américain Dan Coats, un ancien sénateur de l'Indiana peu suspecté de complaisance envers Moscou.
Dan Coats, qui était membre de la commission du renseignement du Sénat américain, est interdit de séjour en Russie depuis 2014, en représailles aux sanctions américaines après l'invasion de la Crimée.
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