Sa tentative se déroulera de 16H00 à 17H00 au vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, là même où il avait battu son propre record de l'heure il y a trois ans (26,927 km).
Mais, prévient-il, il ne fera pas mieux le 4 janvier : il roulera pour établir le record dans la toute nouvelle catégorie des plus de 105 ans.
"Ça ne va pas aussi bien qu'il y a deux ans, si j'étais aussi bien je serais un phénomène. Mais je suis pas un phénomène", insiste-t-il, toujours rigolard.
Ceux qui le croisent au vélodrome, le pas alerte, les jours précédant son record, ne sont pas de cet avis : "C'est un Martien", sourit Jean Ridel, jeunot de 84 ans, qui tentera dans un an de s'attaquer au record des plus de 85 ans.
"Faut tenir l'équilibre sur le vélo, pouvoir anticiper les virages", c'est "phénoménal" à 105 ans, dit-il.
Le jour J, le centenaire enchaînera les tours de piste sur un léger dénivelé, avec un vélo sur mesure et bardé de capteurs sous son maillot jaune et violet - les couleurs de L'Ardéchoise, populaire course qui organise l'événement avec la Fédération française de cyclisme.
Robert Marchand estime pouvoir parcourir 23 ou 24 kilomètres en une heure. "Si je faisais 30, on dirait que j'étais dopé !"
- 'Il ne doute pas' -
Son secret alors ? Il donne quelques pistes : "Toute ma vie j'ai fait du sport", "beaucoup de fruits et légumes", "pas trop de café", "pas de cigarettes", "très peu d'alcool".
La physiologiste et professeure d'université Véronique Billat, qui le suit depuis ses 100 ans, complète : "Sa surface corporelle est petite mais il a un coeur qui pulse autant de sang à la minute que celui de quelqu'un de plus grand. Son corps est super irrigué".
Sa personnalité joue aussi : "Il a une forte détermination, il ne doute pas, il n'a pas peur de tenter des choses".
Pour Gérard Mistler, président de L'Ardéchoise, Robert Marchand est un "bel exemple pour l'humanité". "Cela aurait été dommage qu'il reste incognito dans son appartement de Mitry-Mory alors qu'il donne beaucoup de joie de vivre aux gens".
La commune de Seine-et-Marne, près des pistes de Roissy, est le point de chute de Robert Marchand, après une vie commencée le 26 novembre 1911 à Amiens, et marquée par les deux conflits mondiaux, la guerre froide et des années à bourlinguer au Venezuela et au Canada.
Aux visiteurs de son modeste studio, l'ancien pompier de Paris (entre autres) qui "commence à prendre de la bouteille" n'hésite pas à montrer les exercices d'assouplissement auxquels il se plie tous les matins. Ou à faire une démonstration sur son appareil d'entraînement, le même que les coureurs du Tour de France.
"Va moins vite !" lance un copain cycliste, en haussant la voix pour se faire entendre.
Cette ouïe défaillante est l'un des rares maux dont souffre le centenaire, avec un peu de tension (son "seul cachet" quotidien) et des rhumatismes dans les mains qui le gênent pour tenir le guidon.
"Mais les jambes ça va bien", dit-il en pédalant toujours. Des tests ont montré qu'il avait gagné en vélocité, mais perdu en puissance. "Tant pis je me contente de la vélocité".
Sans se départir de son rire, il raconte ressentir depuis peu une forme de "déchéance". Il ne craint pas la mort, assure-t-il, seulement la paralysie.
En attendant, il roule.
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