Après un quasi-diète médiatique depuis son élection à la primaire de sa famille politique - hormis ses voeux sur Facebook le 31 décembre -, le candidat de la droite redémarre sa campagne avec de nombreux déplacements en France (le 11 janvier à Nice, le 19 dans l'Ain) et à l'étranger (Las Vegas les 5 et 6 pour participer au salon CES du high tech, le 23 à Berlin où il doit déjeuner avec Angela Merkel).
L'ex-Premier ministre, qui enregistre une baisse de huit points dans un sondage Harris interactive publié lundi, et dont le programme "libéral" est agité comme un épouvantail par ses adversaires, a également inscrit plusieurs meetings à son calendrier, notamment à Paris le 29 janvier, date du second tour de la primaire de la gauche. Selon ses proches, ce sera un "gros" meeting.
A douze jours de son intronisation officielle comme candidat par un Conseil national du parti Les Républicains le 14 janvier, la première étape en 2017 de sa campagne présidentielle l'a mené mardi matin au centre Emmaüs Défi, à Paris (XIXe), qui accompagne les personnes en situation de grande exclusion. Dans la soirée, il devait être l'invité du JT de TF1.
L'occasion pour M. Fillon de défendre une nouvelle fois son programme. "Quand on a presque 6 millions de chômeurs et 9 millions de pauvres, et que ces chiffres continuent d'augmenter, notamment s'agissant de la pauvreté, on ne peut pas parler d'un modèle social qui fonctionne, et on ne peut pas camper sur des positions conservatrices qui sont celles d'une grande partie de ceux qui aujourd'hui dirigent notre pays", a fait valoir l'ex-Premier ministre.
"Moi, je veux changer les choses. La première cause de la grande pauvreté c'est le chômage, et c'est la raison pour laquelle j'ai un programme économique qui est un programme radical et que je mettrai en oeuvre si les Français me font confiance", a-t-il défendu, estimant que ses propositions sont caricaturées et que le général de Gaulle, dont il se réclame, était lui aussi "libéral".
"Pas de victoire" sans les valeurs centristes
Face aux critiques de la gauche - François Hollande dit qu'il faut "éviter de brutaliser" la société et son Premier ministre, Bernard Cazeneuve, assure que le changement de modèle social n'est "pas inéluctable" -, le candidat de la droite veut tenir bon.
A peine élu comme candidat de la droite, il lui avait pourtant fallu déminer un premier dossier, celui de la Sécurité sociale que ses adversaires l'accusait de vouloir "privatiser", selon le mot de la ministre de la santé Marisol Touraine. "François Fillon va vous rendre malade", ne cesse de l'attaquer Marine Le Pen.
Sous les feux des critiques aujourd'hui: sa promesse de tailler dans les effectifs de la fonction publique, avec la suppression de 500.000 postes sur le quinquennat, une mesure à ses yeux indispensable pour baisser drastiquement la dépense publique. Ce n'est pas "faisable en 5 ans", rétorque Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, qui a pourtant intégré l'organigramme de campagne de M. Fillon.
"Je peux concevoir que ça se fasse en dix ans. (…) Ca fait partie de discussions ou de clarification", a-t-il ajouté, en lançant une mise en garde: il n'y aura "pas de victoire" sans prise en compte des valeurs portées par le centre.
Yves Jégo, autre centriste désormais membre du Conseil stratégique du candidat, croit savoir que le programme de M. Fillon "sera un peu différent" de celui de la primaire, et Jean-Frédéric Poisson, membre de ce même comité, demande lui aussi des "clarifications".
Le candidat doit également faire face au désappointement d'élus de son parti qui refusent l'interdiction du cumul des mandats, une disposition qui concerne un centaine de sortants LR. Mais "je le dis clairement, je ne reviendrai pas sur le non-cumul des mandats", a prévenu le candidat.
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