Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, soutient le projet législatif de ses partenaires républicains, mais il a montré mardi qu'il continuerait à jouer les trublions, critiquant la réforme controversée d'un discret organisme indépendant sur l'éthique des parlementaires.
Le Congrès élu en novembre, en même temps que le prochain président, prend ses fonctions comme le stipule le 20e amendement de la Constitution le 3 janvier, ce mardi.
Première tâche pour les parlementaires américains: confirmer à leurs postes la vingtaine de personnes nommées par Donald Trump dans son équipe gouvernementale. Il y aura des auditions au Sénat dès la semaine prochaine.
Certaines personnalités devraient être accueillies avec bienveillance, comme le général James Mattis, désigné chef du Pentagone.
Mais les démocrates, minoritaires, ont promis de mettre des bâtons dans les roues d'au moins huit candidats, dont Rex Tillerson, PDG du géant pétrolier ExxonMobil nommé à la tête de la diplomatie, et Jeff Sessions, sénateur nommé à la Justice.
En 2009, le Sénat avait confirmé, à l'unanimité, sept membres du gouvernement du jeune président démocrate Barack Obama le jour même de son investiture.
Nouvelle ère
Puis viendra le temps des réformes, au pas de charge: l'abrogation de la réforme emblématique de l'assurance-santé dite "Obamacare"; la suppression de centaines de réglementations de l'ère Obama, de l'environnement au travail; une refonte des impôts, des règles énergétiques...
Les républicains se préparent depuis des années à ce retour au pouvoir. Leurs chefs, Paul Ryan du côté de la Chambre des représentants et Mitch McConnell au Sénat, ont un catalogue de lois prêtes à voter, forgées depuis les tranchées idéologiques où Barack Obama les a maintenues pendant huit ans.
"Nous avons passé toute l'année 2016 à nous préparer à un pouvoir unifié en 2017", expliquait en décembre sur CNBC Paul Ryan, qui devrait être réélu à son poste de "speaker" mardi. "Depuis un an, nous nous sommes préparés à débarquer en 2017 et à tout chambouler".
Donald Trump a déjà donné des gages aux conservateurs et devrait promulguer tout ou presque. Des désaccords existent toutefois sur le gigantesque plan d'investissement dans les infrastructures - 1.000 milliards de dollars - que le populiste a promis à ses électeurs.
Premier clash
Le successeur de Barack Obama a fait campagne contre le système et l'establishment, promettant de "curer le marigot" et de limiter l'influence des lobbyistes dans son administration.
Mais les républicains de la Chambre ont provoqué un tollé en votant à huis-clos lundi soir, jour férié aux Etats-Unis, pour restreindre les pouvoirs du Bureau d'éthique parlementaire, un organisme indépendant créé en 2008 pour enquêter sur d'éventuelles affaires de corruption ou d'autres violations éthiques des élus.
Le groupe majoritaire a adopté un nouveau règlement qui remet le bureau dans le giron des parlementaires; ce règlement doit être adopté mardi par toute la Chambre.
Un changement qui n'a pas plu à Donald Trump. N'ont-ils rien de mieux à faire ? a-t-il écrit en substance sur Twitter mardi.
"Concentrez-vous sur la réforme fiscale, la santé et toutes les autres choses bien plus importantes !" a tonné le président républicain, qui adresse ainsi un premier avertissement à ses alliés du Congrès.
L'ombre russe
Les 17 prochains jours, jusqu'à son emménagement à la Maison Blanche, seront également dominés par l'affaire des cyberattaques russes contre le parti démocrate et un proche d'Hillary Clinton pendant la campagne électorale.
Barack Obama a sanctionné la Russie pour avoir tenté d'influencer l'issue de l'élection en déstabilisant la candidate démocrate. Mais Donald Trump doute à haute voix que Moscou soit responsable, contre l'opinion des services américains.
Le républicain a déclaré samedi qu'il savait "des choses que les autres gens ne savent pas".
"C'est peut-être quelqu'un d'autre", a-t-il déclaré, promettant des éléments de réponse "mardi ou mercredi".
Le sénateur John McCain, ennemi déclaré de la Russie de Vladimir Poutine, n'a pas attendu. Il a déjà organisé une grande audition au Sénat jeudi, avec le patron du Renseignement américain, James Clapper, et le chef de l'agence d'espionnage NSA, Michael Rogers.
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