"Ca pète, hein?, sourit-il. Je suis vicomte, qu'est-ce-que tu veux... C'est un truc de famille, un titre de noblesse (...) Je ne le renie pas du tout mais je n'ai pas la vie ou l'argent qu'on imagine qu'a un vicomte", balaye le jeune homme de 28 ans, yeux bleus rieurs et tignasse bouclée.
La moto est une passion qui coûte cher et sa famille n'avait pas les moyens de la financer.
"Je trime, j'ai été longtemps déménageur, j'ai fait de l'intérim. Dès que j'ai fini mon master d'économie à Lyon, j'ai fait des petits boulots pour pouvoir payer la moto", raconte à l'AFP le Bourbonnais.
Son parcours de pilote professionnel l'a mené d'abord à l'enduro, avant le rallye-raid et une première participation au Dakar en 2014, bouclée à la 34e place. 3e en 2015, il se fait remarquer par les structures officielles. Yamaha l'aligne en 2016 mais il est contraint d'abandonner sur casse moteur à trois jours de l'arrivée. Alors qu'il est 11e.
Xavier de Soultrait repart cette année avec le dossard 23 pour son quatrième Dakar, en tant que pilote privé soutenu par Yamaha.
Avec toujours le même objectif, rappelé à la fin de la spéciale de lundi sur le site internet de la course: "Moi, je veux gagner le Dakar... et pourquoi pas cette année".
"Je me suis préparé comme un fou", assure-t-il à l'AFP depuis le bivouac de Resistencia, au nord-est de l'Argentine, terme des 454 kilomètres avalés lundi, dont 38,5 de spéciale.
'Le cousin qui fait du social'
Interrogé sur sa généalogie, le pilote cite plutôt les autres sportifs de la famille, comme les surfeurs Gibus et Antonin de Soultrait, les frères snowboardeurs Paul-Henri, Xavier et Victor de Le Rue, ou le businessman Arthur Richard de Soultrait, fondateur de la marque Vicomte A.
Lui se définit comme "le cousin qui fait du social". Ancien scout, il est désormais impliqué auprès de Viltaïs, une association qui utilise la moto comme vecteur d'insertion sociale, et la fondation d'entreprise Agir contre l'exclusion.
"Je me retrouve à faire l'animateur sportif pendant des journées entières avec des migrants qui deviennent presque mes potes, raconte-t-il. Ils ont des parcours de vie incroyables (...) Ce sont des gens à qui on peut faire confiance, même si, parfois, en France, l'opinion publique ne veut pas faire confiance à ces gens-là".
Cet engagement "donne aussi une légitimité à mon activité de sportif de haut niveau. Parce que faire de la moto, ça n'est parfois pas très parlant pour certaines personnes, alors que c'est un vrai métier", regrette-t-il.
Pour décrocher l'estampille de "vainqueur d'étape du Dakar", Xavier de Soultray devra pourtant attendre encore un peu.
Pénalisé d'une minute pour excès de vitesse pendant la course lundi, il pointe à la 10e place de l'étape et du classement général, mais fait contre mauvaise fortune bon coeur: il échappe au moins à la lourde tâche d'ouvrir la piste mardi, avec tous les risques que cela comporte.
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