Malgré cette attaque meurtrière de l'EI, qui a également affirmé être derrière la fusillade ayant fait 39 morts à Istanbul la nuit du Nouvel An, M. Hollande a prédit que 2017 serait "une année de victoire contre le terrorisme".
La lutte contre les jihadistes est au coeur de la visite en Irak du président français, à ce jour le seul dirigeant majeur de la coalition internationale anti-EI à s'être rendu dans ce pays depuis le lancement de cette coalition il y a deux ans et demi.
Il l'effectue cinq mois avant la fin de son mandat, au cours duquel il a enchaîné les interventions militaires à un rythme plus effréné qu'aucun autre président français avant lui. Ces dernières font partie des rares actions de son quinquennat à avoir été relativement épargnées par les critiques.
Quelques heures après son arrivée à Bagdad, au moins 32 personnes ont péri et 61 ont été blessées dans un attentat suicide à la voiture piégée revendiqué par l'EI dans un quartier à majorité chiite de la capitale irakienne.
Le groupe sunnite extrémiste vise régulièrement dans la capitale les musulmans chiites qu'il considère comme des "hérétiques".
Plus tard dans la soirée, des jihadistes de l'EI ont attaqué un commissariat de police à Samarra au nord de la capitale, provoquant une fusillade avec les forces de sécurité.
"Avant l'été"
"Agir contre le terrorisme ici en Irak, c'est aussi prévenir des actes terroristes sur notre propre sol", a martelé M. Hollande devant des instructeurs militaires français qui forment les troupes d'élite du contre-terrorisme (CTS) irakien engagées dans la lutte contre l'EI.
Si l'Irak, le pays où s'est développé l'EI, est régulièrement frappé par des attentats jihadistes contre des civils, la France a également été touchée, notamment à Paris et à Nice.
Pour prévenir de nouvelles attaques, M. Hollande a souhaité que les étrangers partis combattre dans les rangs de l'EI "puissent être mis hors d'état de nuire". Ces combattants doivent être appréhendés à leur retour en France avant un processus de déradicalisation, a-t-il souligné à Bagdad où il a rencontré son homologue irakien Fouad Massoum puis le Premier ministre Haider al-Abadi.
La France est le deuxième contributeur de la coalition internationale agissant contre l'EI, derrière les Etats-Unis et devant la Grande-Bretagne ou l'Australie.
Outre 14 avions de chasse Rafale, environ 500 soldats français assurent des missions de conseil, de formation et d'appui d'artillerie aux forces engagées pour reprendre aux jihadistes leur fief de Mossoul (nord). Ils ne participent toutefois pas directement aux combats au sol.
Lancée le 17 octobre, la bataille de Mossoul, deuxième ville d'Irak, mobilise à l'heure actuelle le gros des troupes irakiennes engagées dans la lutte antijihadiste. Mais, en dépit du soutien des frappes aériennes de la coalition, elles font face à une forte résistance des jihadistes.
Pour autant, le président français et ses partenaires irakiens ont avancé de nouvelles échéances.
La bataille de Mossoul pourrait s'achever "au printemps, en tout cas avant l'été", a estimé M. Hollande. Le Premier ministre irakien avait, lui, jugé la semaine dernière que "trois mois" étaient encore nécessaires pour "éliminer l'EI".
Raqa en ligne de mire
Si Mossoul est le dernier bastion des jihadistes en Irak, ils conservent encore intégralement la ville syrienne de Raqa qui sera "le prochain objectif", selon M. Hollande. "Ce sera long mais ce sera victorieux".
Une alliance de forces arabo-kurdes soutenue par la coalition internationale s'est déjà rapprochée de cette ville du nord de la Syrie.
Après Bagdad, le président français s'est rendu à Erbil au Kurdistan irakien (nord), où il s'est entretenu avec le président de cette région autonome, Massoud Barzani.
C'est au Kurdistan que sont stationnées les forces spéciales françaises qui conseillent les combattants kurdes irakiens (peshmergas) engagés dans la bataille de Mossoul.
Pour évaluer les progrès des peshmergas, MM. Hollande et Barzani se sont rendus sur une fortification à environ 15 km des positions de l'EI, retranché à Mossoul.
Le président français a ensuite quitté l'Irak dans la soirée.
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