"On a réussi à boucler l'accord. Tout est réglé, nous revenons signer l'accord à 20h00" (19H00 GMT), a déclaré à l'AFP le ministre de la Justice congolais, Alexis Thambwe Mwamba.
"Nous venons de terminer et l'accord est là. On a trouvé un accord sur tous les points", a renchéri de son côté auprès de l'AFP Mgr Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) qui assurait la médiation dans ces négociations dans la capitale congolaise Kinshasa entre les camps de la majorité et de l'opposition.
Mgr Utembi a précisé qu'une "adoption formelle" de l'accord aurait lieu à 20h00 et une "cérémonie officielle" de signature à 20h30 (19h30 GMT), qui se déroulera au siège de la Cenco. On ignorait dans l'immédiat si le président Joseph Kabila - dont le maintien au pouvoir au delà de la fin de son mandat le 20 décembre est à l'origine de cette crise - serait présent lors de cette signature.
De son côté, un conseiller d'Étienne Tshisekedi, opposant historique en RDC et chef du "Rassemblement" (coalition qui regroupe la majeure partie de l'opposition constituée autour de M. Tshisekedi), Valentin Mubake, a confirmé à l'AFP l'existence d'un "texte d'accord", mais précisé qu'il devait d'abord en rendre compte auprès de M. Tshisekedi avant de signer l'accord.
Accord en vue
"En ce qui me concerne, je vais rendre compte à mon mandant M. Tshisekedi (...) Nous voulons avoir le coeur net sur ce qui aurait été négocié en haut lieu auprès de notre mandant puis on vient signer à 20h00", a-t-il expliqué.
La crise politique qui mine la RDC, État-continent de plus de 70 millions d'habitants, est provoquée par le maintien à la tête du pays de M. Kabila. Son mandat a expiré le 20 décembre dans un climat de violences politiques et interethniques ayant fait, selon l'ONU, au moins 40 morts dans tout le pays.
Les 20 et 21 décembre, des heurts avaient opposé les forces de l'ordre à des jeunes entendant dénoncer ce maintien au pouvoir.
Âgé de 45 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001. La Constitution lui interdit de se représenter. La présidentielle qui aurait dû avoir lieu cette année a été reportée sine die.
Confirmé en 2006 à la tête du pays par les premières élections libres organisée depuis l'indépendance, M. Kabila a été réélu en 2011 lors d'un scrutin entaché de fraudes massives, à l'origine de la crise actuelle.
Les négociations entre majorité et opposition, sous l'égide de l'Eglise catholique, avaient débuté le 8 décembre et avaient été interrompues avant Noël faute d'entente. Elles avaient repris depuis vendredi à Kinshasa.
Alors qu'un accord était à portée de main vendredi soir, les négociations avait à nouveau achoppé samedi sur plusieurs points, menaçant une nouvelle fois la signature de cet accord très attendu.
Samedi après-midi, la médiation de l'Eglise catholique avait confié son exaspération et promettait de "prendre ses responsabilités si il n'y a pas d'accord ce samedi". Le nonce apostolique, Luis Mariano Montemayor, avait prévenu qu'en cas d'échec, l'Église mettrait fin à sa médiation.
Selon la médiation, cet accord prévoit le maintien au pouvoir de M. Kabila jusqu'à l'élection d'un successeur élu lors d'un scrutin devant être organisé "fin 2017" en même temps que les législatives nationales et provinciales.
En contrepartie, l'accord prévoit la nomination d'un nouveau Premier ministre issu du "Rassemblement".
La RDC n'a jamais connu de transition pacifique du pouvoir depuis son indépendance de la Belgique en 1960. Ce pays a été ravagé entre 1996 et 2003 par deux guerres qui ont fait au moins trois millions de morts et sa partie orientale reste déchirée par de multiples conflits armés depuis plus de vingt ans.
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