"Afin de mieux protéger les éléphants et mieux combattre les trafics, (la Chine) va arrêter peu à peu la vente et la transformation à des fins commerciales d'ivoire et d'objets en ivoire", et ce d'ici fin 2017, a indiqué dans un communiqué le Conseil d'Etat, gouvernement du régime communiste.
Une première vague d'ateliers et de vendeurs devront cesser leurs activités dès le 31 mars, a-t-il précisé, et les autres devront faire de même "dans les délais impartis".
L'ivoire est très recherché en Chine, où il peut atteindre jusqu'à 1.050 euros le kilo et est considéré comme le symbole d'un statut social élevé, et la forte demande du pays alimente le massacre de dizaines de milliers de pachydermes africains par an.
Cette annonce de Pékin s'inscrit dans le prolongement de la décision chinoise annoncée en mars d'étendre l'interdiction d'importation de l'ivoire et de ses produits dérivés acquis avant 1975.
L'interdiction totale dévoilée vendredi affectera "34 entreprises de transformation de l'ivoire et 143 centres de commerce, des dizaines devant fermer d'ici mars 2017", a assuré Chine nouvelle.
Selon les associations de protection de la nature, plus de 20.000 éléphants ont été massacrés pour leur ivoire l'an dernier et des chiffres similaires ont été avancés les années précédentes. Seuls quelque 415.000 éléphants subsistent encore, selon le Fonds mondial pour la nature (World Wildlife Fund).
Pression sur Hong Kong
Pékin est signataire de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de la flore sauvages menacées d'extinction (Cites), qui interdit presque toutes les formes de négoce international sur les défenses d'éléphants.
Mais la Chine n'en est pas moins le principal consommateur mondial d'ivoire de contrebande.
Par ailleurs, les ventes d'ivoire ouvragé restaient légales dans le pays, même si Pékin en avait toutefois interdit l'importation en 2015. A l'image d'autres pays, la Chine permettait également la revente d'ivoire acheté avant l'interdiction de la Cites en 1989.
Le WWF s'est félicité de la décision chinoise, saluant "le calendrier déterminé de la Chine pour sauver les éléphants de l'extinction".
Mais l'organisation souhaite que Hong Kong --territoire chinois doté d'une large autonomie et de ses propres lois-- arrête à son tour le commerce de l'ivoire d'ici 2021.
"Avec le marché chinois fermé, Hong Kong peut devenir le marché favori des trafiquants pour blanchir l'ivoire illégal sous couverture du commerce légal de l'ivoire", a estimé une responsable de WWF, Cheryl Lo.
Entre 800 et 900 affaires de contrebande d'ivoire sont mises au jour en Chine continentale chaque année, selon les statistiques des douanes. Et plus de la moitié des entreprises engagées dans le commerce légal de l'ivoire sont aussi impliquées dans des transactions illégales.
Les Etats-Unis, deuxième plus gros consommateur d'ivoire illégal après la Chine, a annoncé en juin une interdiction presque totale du commerce d'ivoire provenant d'éléphants africains, avec toutefois de notables exceptions comme les antiquités.
De même, la Chine continuera d'autoriser des ventes aux enchères d'antiquités en ivoire dûment identifiés et provenant de "sources légitimes", un processus placé sous "étroite supervision", a indiqué vendredi le gouvernement chinois.
La sculpture sur ivoire est un art ancien en Chine et les objets finement ouvragés --souvent des scènes tirées de la tradition bouddhiste, mais aussi des sceaux ou de simples baguettes-- y sont très prisés des collectionneurs.
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