Dans une lettre ouverte adressée au Conseil de sécurité et dont l'AFP a eu copie, les signataires affirment "qu'une tragédie humaine qui s'apparente à un nettoyage ethnique et à des crimes contre l'humanité se déroule en Birmanie".
Ces dernières semaines, plus de 27.000 personnes appartenant à cette minorité musulmane persécutée ont fui une opération de l'armée birmane dans le nord-ouest du pays, lancée en réponse à l'attaque de postes frontières par des groupes d'hommes armés.
Arrivés au Bangladesh, ces réfugiés ont dénoncé des exactions de la part de l'armée birmane: viols collectifs, meurtres, tortures...
"Les Rohingyas figurent parmi les minorités les plus persécutées du monde", souligne la lettre, qui cite des témoignages de victimes.
Les signataires "se disent déçus de ce que malgré des appels répétés à Aung San Suu Kyi, (celle-ci) n'ait pas pris d'initiative pour garantir la citoyenneté pleine et entière aux Rohingyas".
L'icône birmane de la démocratie "est la dirigeante et c'est elle qui a la responsabilité première de diriger avec courage, humanité et compassion", soulignent-ils.
Les signataires exhortent l'ONU à faire pression sur le gouvernement birman pour qu'il "lève toutes les restrictions à l'aide humanitaire" aux Rohingyas et ils réclament "une enquête internationale indépendante" sur leur sort.
Ils demandent aussi aux 15 membres du Conseil de sécurité "de mettre d'urgence cette crise à l'ordre du jour du Conseil" et au secrétaire général de l'ONU -- soit l'actuel titulaire du poste Ban Ki-moon, soit son successeur à partir de janvier Antonio Guterres -- de "se rendre en visite en Birmanie dans les prochaines semaines".
"Il est temps pour la communauté internationale dans son ensemble de s'exprimer de manière beaucoup plus forte" sur ce dossier, estiment les 23 signataires.
Parmi eux figurent onze prix Nobel de la paix dont Jose Ramos-Horta, Malala Yousafzai, Muhammad Yunus ou Shirin Ebadi, ainsi que l'ex-premier ministre italien Romano Prodi ou l'entrepreneur britannique Richard Branson.
Considérés comme des étrangers en Birmanie, pays à plus de 90% bouddhiste, les Rohingyas sont apatrides même si certains vivent dans le pays depuis des générations. Ils n'ont pas accès au marché du travail, aux écoles, aux hôpitaux et la montée du nationalisme bouddhiste ces dernières années a attisé l'hostilité à leur encontre.
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