Dans une déclaration à l'Autorité des marchés financiers (AMF), publiée par ce "gendarme de la Bourse", le dirigeant automobile indique avoir acquis le 16 décembre 132.720 actions de sa société au prix unitaire contractuel de 37,43 euros.
Or, le cours de l'action Renault Paris était mardi après-midi de 85,34 euros, soit une plus-value potentielle de 6,36 millions d'euros pour M. Ghosn, s'il revendait ces titres à ce prix.
Ce développement, révélé par l'économiste Benoît Boussemart et le magazine Capital, et sur lequel Renault n'a pas souhaité faire de commentaire mardi, intervient à l'issue d'une année lors de laquelle la rémunération de M. Ghosn a provoqué des remous.
Le 29 avril, les détenteurs de titres du groupe automobile français, dont l'Etat qui jouit de 20% des droits de vote, ont en effet rejeté en assemblée générale une résolution à valeur consultative portant sur la rémunération de M. Ghosn pour 2015, soit 7,251 millions d'euros au total dont 1,737 million en numéraire.
Les critiques du salaire de M. Ghosn avaient noté que celui-ci touchait également d'importants émoluments en tant que PDG du constructeur japonais Nissan. Cette somme a atteint 9 millions d'euros au titre de l'exercice décalé 2015-2016.
Après avoir dans un premier temps maintenu la rémunération de M. Ghosn, le conseil d'administration de Renault avait voulu apaiser les actionnaires fin juillet en annonçant une réduction de 20% de la part variable du salaire du PDG pour 2016.
Renault avait souligné que la part fixe de ce salaire, à 1,23 million d'euros, était inchangée depuis 2011. Le paiement de la part variable, qui dépend des résultats du groupe, "reste effectué à hauteur de 25% en numéraire et 75% en actions, acquises à l'expiration d'une période de trois ans sous condition de présence", selon la même source.
M. Ghosn a pris à la mi-décembre la tête du conseil d'administration d'un troisième constructeur, Mitsubishi, dont Nissan a acquis 34%.
Interpellé à la mi-septembre sur son salaire lors d'échanges avec des étudiants, M. Ghosn avait rétorqué que dans le monde de l'industrie automobile, "le talent, l'expérience acquise, l'unicité, (cela) se paie", tout en soulignant à deux reprises: "Je ne parle pas de moi."
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