L'armée mène depuis plusieurs mois des opérations dans cette forêt de quelque 1.300 km2, située dans l'Etat du Borno, où des combattants du groupe ont trouvé refuge après des revers militaires.
"Je suis ravi et très fier des braves soldats de l'armée nigériane, après avoir appris la nouvelle tant attendue et gratifiante de l'écrasement final des terroristes de Boko Haram dans leur dernière enclave dans la forêt de Sambisa", a affirmé M. Buhari dans un communiqué.
Le chef de l'Etat a salué "la détermination" des troupes nigérianes "qui ont finalement pénétré et écrasé ce qu'il restait des insurgés de Boko Haram au +Camp Zéro+, situé au coeur de la forêt de Sambisa".
"Le chef d'état-major de l'armée m'a appris que le camp était tombé vers 13h35 le vendredi 22 décembre et que les terroristes étaient en fuite, n'ayant nulle part où aller", a dit le président, exhortant les soldats à "les poursuivre" pour qu'"ils soient traduits devant la justice".
Le sort d'Abubakar Shekau, chef de la faction de Boko Haram basée dans la forêt de Sambisa, n'a toutefois pas été évoqué dans le communiqué.
Shekau a dirigé le mouvement qui a prêté allégeance à l'organisation de l'Etat islamique (EI) pendant plusieurs années, jusqu'à la création d'une faction dissidente dont le chef, Abou Mosab Al Barnaoui, a été adoubé en août dernier par l'EI. Les hommes d'Al Barnaoui opèrent davantage dans la région du lac Tchad.
Affirmations invérifiables
Mercredi, l'armée avait affirmé avoir libéré 1.880 civils des mains de Boko Haram et capturé plus de 500 combattants au cours de la semaine écoulée dans la forêt de Sambisa.
"Les efforts doivent s'intensifier pour localiser et libérer nos filles de Chibok encore en captivité", a par ailleurs relevé le président.
Le groupe islamiste est l'auteur de nombreux enlèvements, dont celui de plus de 200 lycéennes de la ville de Chibok en avril 2014. Une poignée seulement d'entre elles ont été retrouvées depuis.
Secte salafiste extrémiste à l'origine, Boko Haram s'est mué en mouvement jihadiste à la mort de son fondateur Mohammed Yusuf, en 2009. Les violences du mouvement et leur répression ont fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés dans le nord-est du Nigeria.
A la veille de Noël, la reprise de Sambisa serait une des rares bonnes nouvelles pour le pays qui traverse d'importantes difficultés économiques: le naira ne cesse de dégringoler face au dollar et les prix du pétrole - 70% des recettes de l'Etat - restent bas.
L'année dernière déjà, le gouvernement nigérian avait toutefois annoncé que la secte était "techniquement vaincue", après avoir perdu de larges pans de territoire face à l'armée nigériane et ses alliés régionaux.
Mais 12 mois plus tard, ces affirmations restent difficiles à vérifier de sources indépendantes et les islamistes poursuivent des attaques ciblées et des attentats meurtriers, principalement contre des civils.
L'accès au nord-est du pays, immense territoire aux confins du Tchad, du Cameroun et du Niger, reste strictement contrôlé par l'armée et le gouvernement, ce qui rend la répression du mouvement jihadiste quasiment impossible à évaluer.
Le conflit dans cette région a provoqué une grave crise humanitaire, avec des centaines de milliers de personnes souffrant de malnutrition chronique, notamment dans certaines zones qui restent coupées du monde à cause de l'insécurité, selon les organisations humanitaires.
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