A l'église de Pontoise (Val d'Oise), des "bénévoles seront à l'entrée pour fouiller les sacs", et les paroissiens seront appelés à signaler tout sac laissé, indique à l'AFP l'évêque Stanislas Lalanne.
"Il faut prendre des précautions et mettre des dispositifs sans créer un climat d'anxiété ou de panique". Pour Mgr Lalanne, "ce qui s'est passé à Berlin montre que, malgré toutes les précautions, il y a des choses qu'on ne peut pas éviter".
Le gouvernement a renforcé les mesures de sécurité après l'attaque au camion-bélier sur un marché de Noël lundi dans la capitale allemande, qui a fait 12 morts et 48 blessés.
Dans une France en proie à une menace jihadiste sans précédent depuis les attentats de janvier 2015, le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a demandé aux préfets de faire preuve d'une "vigilance exceptionnelle" sur "l'ensemble des lieux à caractère religieux", particulièrement lors des "rassemblements et offices de Noël des 24 et 25 décembre".
"Marquées une fois encore par les violences", les fêtes "accentuent le besoin de tendresse et de vie familiale pour une grande partie de la population", dit Mgr Michel Dubost, évêque d'Evry (Essonne).
Lors de l'office du week-end, il dira que "célébrer Noël est un engagement à porter la paix, et à la construire lorsqu'elle est menacée."
"Noël est une fête importante, qu'on attend calmement", a sobrement commenté la Conférence des évêques de France.
Devant l'église Saint-Bonaventure à Lyon, Mathilde, 80 ans, ira "à l'église de façon sereine". "Les terroristes veulent faire du mal, ils peuvent le faire n'importe où, n'importe quand."
Pour nombre de Niçois, les images de Berlin ont ravivé celles de Nice, où un camion conduit par un terroriste a fait 86 morts et plus de 400 blessés le soir du 14 juillet.
Quant à Jeannine, 71 ans, une habitante de Saint-Raphaël (Var) venue visiter le marché de Noël niçois, elle confie: "J'ai toujours une angoisse depuis les attentats de Paris de novembre 2015".
" C'est arrivé et ça arrivera "
Au-delà des lieux de culte, les contrôles à la frontière franco-allemande et la sécurité des sites de grande fréquentation ont également été accrus.
Dans l'agglomération parisienne, où 240 offices auront lieu dans les lieux de culte, "en plus des 1.700 militaires engagés quotidiennement dans le cadre de l'opération Sentinelle, plus de 7.500 seront mobilisés le 24 et le 25 décembre", selon la préfecture de police de Paris.
Jeudi à Paris, quelques centaines de personnes, en famille, se promenaient paisiblement sous l'oeil des policiers en patrouille entre les allées baignées par les odeurs de vin chaud, de churros ou de bretzels du marché de Noël des Champs-Elysées.
Les attentats survenus en France depuis près de deux ans auront pourtant eu raison cette année de l'affluence sur le site, selon des commerçants.
Mais pour Robert Bebnic, 63 ans, hors de question de céder à la peur. Une attaque, "c'est arrivé et ça arrivera encore", dit ce vendeur de statuettes, pour qui "les terroristes ne sont pas à court d'idées".
Entre les étals, un autre commerçant, Anthony Claudy, 47 ans, n'a pas hésité à venir pour "montrer aux terroristes qu'ils ne gagneront pas".
Brigitte Jardin, 65 ans, n'a pas non plus voulu changer ses habitudes, elle qui vient "tous les ans" de Seine-et-Marne visiter le marché de la plus célèbre avenue du monde.
Même si elle tressaille "à la moindre sirène" qui retentit, "en pensant au pire", elle insiste: "La peur fait partie de notre quotidien, mais il faut continuer de vivre".
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