Le PS est distancé par la droite et l'extrême droite, mais aussi sérieusement menacé par l'émergence d'Emmanuel Macron et la campagne au long cours de Jean-Luc Mélenchon, à quatre mois de l'élection présidentielle.
"Dire qu'il y a cinq ans nous avions tout, et que maintenant tout risque de s'effondrer comme un château de cartes", résume une parlementaire de l'aile gauche du parti.
Pour se convaincre qu'une déroute à la présidentielle puis aux législatives n'est pas inéluctable, la direction du PS mise sur l'impulsion de la primaire (22-29 janvier), en s'appuyant sur l'exemple du scrutin de 2011 qui avait réuni près de 2,7, puis 2,9 millions de votes aux premier et second tours, et porté François Hollande à l'Elysée.
A Solférino, où on espère cette fois-ci entre 1,5 et 2 millions d'électeurs, "on sent que l'objectif principal est de réussir la primaire, peu importe le résultat. Il y a le sentiment que tout le monde joue gros", témoigne un des organisateurs du scrutin.
D'autant plus que la primaire de la droite en novembre "a mis la pression sur le PS car l'organisation était bonne", ajoute-t-il, en se référant aux 4,3 millions de votants au premier tour, 4,4 millions au deuxième, pour investir François Fillon.
Au-delà de la logistique dans les 8.000 bureaux de vote, il s'agit surtout que le petit mois de campagne, entrecoupé de trois débats télévisés (12, 15, 19 janvier), ne creuse pas irrémédiablement les lignes de fracture entre les sept candidats, parmi lesquels quatre ministres socialistes du quinquennat écoulé (Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Benoît Hamon).
exercices d'équilibriste
Chacun devra donc se livrer à un exercice d'équilibriste, en répondant à la double exigence de se différencier des autres candidats, sans se déchirer. Périlleux, si l'on considère le rythme effréné de la campagne, qui pourra être propice aux faux pas.
C'est en ce sens que le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis suggérait début décembre à Manuel Valls, actuel favori de la primaire, "d'être dans une position nouvelle de rassemblement". Tirant ainsi un trait sur les "positions irréconciliables à gauche" que l'ancien Premier ministre avait théorisées lorsqu'il était à Matignon.
Car ce "rassemblement", déjà un lancinant leitmotiv de ces dernières semaines, devra s'effectuer avec l'espoir, affiché mais pour l'heure bien hypothétique, de parvenir à un accord avec la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon et En Marche! d'Emmanuel Macron.
"Si beaucoup d'électeurs viennent voter, si une dynamique se crée lors de la primaire, tout le monde se posera la question du rassemblement", veut croire Christophe Borgel, l'organisateur du scrutin.
Pour l'heure, chacun structure sa chapelle, en s'accordant une trêve relative durant les fêtes.
Discrets cette semaine, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon reprendront leur travail de terrain à partir du 28 décembre.
Manuel Valls et Vincent Peillon, eux, attendront début janvier pour détailler leurs propositions.
L'ex-Premier ministre, qui a vu une centaine de parlementaires mardi soir à l'Assemblée nationale pour écouter les propositions des uns et des autres, présentera son programme le 3 ou le 4 janvier, participera à "L'émission politique" de France 2 le 5 et devrait tenir le premier de ses quatre grands meetings en région Hauts-de-France le 8 janvier.
M. Peillon, qui a dévoilé mercredi son équipe de campagne, détaillera son "projet" le 6 janvier.
Lancé sur le tard dans cette primaire, après le renoncement de François Hollande début décembre, l'ancien ministre de l'Education court après la montre pour engranger soutiens et notoriété. En espérant tout rafler grâce à un positionnement central au sein d'un parti divisé.
La radicale de gauche Sylvia Pinel, ancienne ministre, et les écologistes François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias feront de leur côté de leur mieux pour se faire entendre.
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Les cartes rebattues dans une gauche disparate avec 10 candidats
- Arnaud Montebourg
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- Jean-Luc Mélenchon
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- Sylvia Pinel
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