Visage épais mangé par une barbe selon une photo diffusée par le parquet antiterroriste, ce gaillard de 1,78 m et 75 kilos est "dangereux" et peut-être armé, selon les autorités. Dans la nature depuis l'attaque du marché de Noël qui a fait douze morts lundi soir, Amri n'est pour les enquêteurs pas un inconnu.
Arrivé en Allemagne en juillet 2015, avant la grande vague migratoire, la police l'a rapidement soupçonné de liens avec la mouvance salafiste. Classé "individu dangereux" depuis des mois dans l'ouest du pays, et disposant de plusieurs identités, il a fini par être signalé au centre allemand national de lutte antiterroriste.
Il était aussi visé depuis mars par une enquête confiée au parquet de Berlin pour "préparation d'un acte criminel grave représentant un danger pour l'Etat".
Concrètement : il était soupçonné de préparer un braquage pour acheter des "armes automatiques et probablement ensuite, avec l'aide de complices qu'il voulait trouver, de commettre un attentat".
Malgré les filatures de la police, les investigations n'ont pas "pu confirmer les soupçons initiaux". L'affaire fut donc classée faute d'éléments suffisants et la surveillance de Anis Amri a cessé en septembre.
L'homme a passé son temps à se déplacer en divers en droits du pays, manifestement pour brouiller les pistes. Le quotidien Bild affirme qu'il a quitté il y a quelques mois la Rhénanie (ouest) pour Berlin. Là, il a été arrêté puis relâché alors qu'il était déjà soupçonné d'avoir voulu préparer un attentat et de chercher à rejoindre la Syrie.
'Je n'en ai pas cru mes yeux'
Selon le parquet de Berlin, Amri a aussi attiré l'attention de la police dans une affaire de trafic d'une petite quantité de drogue et pour une bagarre.
Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, le Tunisien aurait par ailleurs entretenu des contacts avec un ressortissant irakien de 32 ans, identifié comme Ahmad Abdulaziz Abdullah A. alias "Abou Walaa". Ce dernier a été arrêté en novembre avec quatre complices pour avoir monté un réseau de recrutement pour le compte de l'EI, selon le parquet fédéral.
Pour sa famille, ces informations sont une surprise.
"Quand j'ai vu la photo de mon frère dans les médias, je n'en ai pas cru mes yeux. Je suis sous le choc et je ne peux croire que c'est lui qui a commis" l'attentat de Berlin, a dit à l'AFP Abdelkader Amri, frère du suspect.
"On a jamais eu l'impression qu'il avait quelque chose d'anormal. Il nous contactait via Facebook et il était toujours souriant et joyeux!", a affirmé de son côté sa soeur Najoua à l'AFP.
Les parents du suspect, qui ont été interrogés par la brigade antiterroriste tunisienne, sont installée à Oueslatia, une bourgade du centre du pays à 60 km de Kairouan. Quatrième ville sainte de l'Islam, elle fut à ce titre un des bastions des salafistes tunisiens après la révolution.
Selon une source sécuritaire tunisienne, le jeune homme a émigré vers l'Italie clandestinement après la révolution de janvier 2011, comme beaucoup de jeunes du pays qui ont à l'époque profité des troubles dans leur pays pour fuir la misère et le chômage et rejoindre l'Europe, souvent par la mer.
Anis Amri a vu sa demande d'asile en Allemagne rejetée en juin 2016 mais la Tunisie a bloqué la procédure d'expulsion, refusant longtemps de reconnaître l'individu comme l'un de ses ressortissants. Hasard de calendrier, le document devant permettre de le renvoyer dans son pays est arrivé mercredi en Allemagne.
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