Voici un point sur l'enquête sur ce suspect et le camion qu'il aurait utilisé.
Un Tunisien recherché
Anis Amri fait l'objet depuis mercredi minuit d'un avis de recherche à l'échelle européenne après que son document d'identité et son portefeuille ont été retrouvés dans la cabine du camion-bélier, selon les autorités allemandes.
Connu de la police pour ses liens avec la mouvance salafiste et islamiste, classé "dangereux" et disposant de plusieurs identités, il était signalé depuis novembre 2016 au centre allemand de lutte antiterroriste. Il était visé par une enquête pour "préparation d'un acte criminel grave représentant un danger pour l'Etat".
Cette terminologie est utilisée par la justice allemande pour qualifier les attentats ou les projets de tels actes.
Anis Amri, arrivé en Allemagne en juillet 2015, avait vu sa demande d'asile rejetée en juin, mais la Tunisie a bloqué la procédure d'expulsion, refusant longtemps de reconnaître l'homme comme l'un de ses ressortissants. Hasard de calendrier, le document devant permettre de le renvoyer dans son pays est arrivé ce mercredi en Allemagne.
"Très mobile" selon les autorités allemandes, il a vécu dans les régions de Bade-Wurtemberg (sud-ouest), Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest) puis dernièrement à Berlin. C'est dans ces deux dernières régions que ses projets d'attentat et ses liens avec la mouvance islamiste faisaient l'objet d'une enquête.
Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, le Tunisien aurait entretenu des contacts avec un ressortissant irakien de 32 ans, identifié comme Ahmad Abdulaziz Abdullah A., alias "Abou Walaa". Ce dernier a été arrêté en novembre avec quatre complices pour avoir monté un réseau de recrutement pour le compte du groupe EI, selon le parquet fédéral.
Selon une source sécuritaire tunisienne, il a émigré vers l'Italie clandestinement après la révolution de janvier 2011 avant de rejoindre l'Allemagne.
Avant lui, un demandeur d'asile pakistanais avait été soupçonné à tort de l'attentat lundi à Berlin, qui a fait 12 morts. Arrêté dès lundi soir, ce dernier a été libéré vingt-quatre heures plus tard.
La course mortelle du camion polonais
Lundi, selon son employeur polonais, le chauffeur attitré du camion ayant servi à l'attentat, un homme de 120 kilos mesurant 1,83 m, est à Berlin pour livrer un chargement de 24 tonnes d'éléments en acier provenant d'Italie. Mais cette livraison est remise au lendemain, si bien que le routier doit rester dans la capitale allemande et gare son camion dans une zone industrielle dans le nord-ouest de la ville, selon Bild.
Vers 15H00, il parle brièvement à son épouse et le couple décide de se reparler une heure plus tard, un contact téléphonique qui n'aura jamais lieu. En revanche, selon son patron, les données GPS du camion montrent que le véhicule a été mis en marche mais en ne faisant que de petits mouvements "comme si quelqu'un apprenait à le conduire".
Toujours, selon cette source, le poids-lourd quitte finalement son stationnement vers 19H40, parcourt dix kilomètres environ du nord-ouest vers un quartier très fréquenté de l'ouest de Berlin. Là, il fonce sur la foule rassemblée sur un marché de Noël sur une place vers 20H00.
Mais après 60 à 80 mètres, le camion, au lieu de poursuivre sa course tout droit à travers le marché, dévie sur sa gauche, transperçant un stand, pour s'immobiliser sur l'avenue bordant la place. Cette sortie de trajectoire met fin au carnage. Elle pose aussi des questions.
La police retrouve le chauffeur polonais mort, tué par balle, dans la cabine sur le siège passager. Selon son patron, qui a vu des photos du corps, son employé portait "des traces de coups, il était évident qu'il s'était battu. Son visage était ensanglanté, tuméfié. Il y avait une blessure à l'arme blanche".
Selon des médias, le conducteur a pu être kidnappé et forcé de conduire le camion vers la foule avant de se débattre et d'être tué. Ou alors, tenu en respect par une arme sur le siège passager, il a tenté de prendre le contrôle du véhicule et forcé celui-ci à quitter sa trajectoire mortelle.
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