Le suspense avait été savamment entretenu ces dernières semaines. Vendra? Vendra pas? Et quand la décision sera-t-elle annoncée?
Volontiers adepte du contre-pied, Boudjellal a finalement indiqué mercredi à la presse, venue en nombre, sa décision de rempiler à la tête d'un club qu'il a repris dans les tréfonds de la Pro D2, en 2006, pour le porter au sommet de l'Europe (trois titres de 2013 à 2015) et de la France (champion en 2014) en attirant des stars (Gregan, Umaga, Sonny Bill Williams, Wilkinson, Giteau, Habana etc.).
"J'ai décidé de ne pas donner suite au dossier de reprise du RCT", a déclaré le bouillonnant président varois, précisant avoir pris sa décision "ce week-end".
Protocole de vente
Il assure pourtant y avoir sérieusement songé au soir d'une défaite contre Clermont à domicile, le 25 septembre.
Devant cette même presse, il avait alors indiqué qu'il y avait "de fortes chances" que ce soit sa dernière année à la tête du RCT. Il évoquait alors les "coups" qu'il dit prendre "toutes les semaines". Un nouveau coup de blues de Boudjellal, qui avait déjà évoqué publiquement une forme de lassitude en juillet 2013.
Fin septembre, les résultats du club étaient en berne -- Mike Ford s'apprêtait à remplacer Diego Dominguez au poste de manager -- et le RCT venait d'écoper, mi août, d'une amende de 100.000 euros la part de la Ligue nationale de rugby (LNR) pour dépassement du plafonnement de la masse salariale.
C'est principalement cette amende, assimilée mercredi à du "harcèlement", qui l'a poussé à signer fin septembre un protocole de vente avec le producteur de cinéma Gérard Barba "avec échéance au 15 décembre".
Protocole auquel il n'a donc finalement pas donné suite. Car entretemps, la donne a changé et Boudjellal, par ailleurs battu dans la course à la présidence de la LNR par le sortant Paul Goze le 4 octobre, a repris du poil de la bête.
Il avait d'ailleurs abondamment communiqué sur le prochain recrutement, ce qui laissait penser qu'il ne quitterait pas le navire.
L'élection de Laporte, déterminante
Puis, fin novembre, la Fédération française de rugby (FFR) a annulé en appel l'amende prononcée par la LNR, avant l'élection de son ancien manager au RCT, Bernard Laporte, le 3 décembre à la tête de la FFR.
"Cela a été un élément déterminant car je pense que le rugby va vivre des choses intéressantes avec Bernard. Il va faire quelque chose de très fort pour le rugby français, ça donne envie d'y participer" a ainsi souligné Boudjellal, précisant que Laporte avait été "très persuasif" pour le convaincre de ne pas vendre.
Il ne vend donc pas, mais a annoncé qu'il allait à la fin de la saison "ouvrir le capital du club et de façon gratuite aux supporters et partenaire" sur le modèle des clubs de football du FC Barcelone ou du Real Madrid, détenus par des "socios". Avant de "passer dans un second temps à une introduction en bourse".
Boudjellal repart pour un tour et le rugby français devra encore composer avec ses phrases choc et ses piques, souvent adressées à des institutions qu'il juge conservatrices.
Des sorties plus ou moins calculées, plus ou moins bien senties et parfois à la limite du hors-jeu. Comme lorsqu'il avait parlé de "sodomie arbitrale" en janvier 2012 après une défaite contre Clermont (déjà), ou qualifié en juillet 2013 le rugby de "sport raciste".
Combien de temps y restera-t-il? "Je ne sais pas encore. J'ai d'autres projets dans la poche, notamment dans le livre. J'ai envie de refaire de l'édition", a déclaré Boudjellal, âgé de 56 ans et ancien fondateur d'une maison d'éditions de bandes dessinées à succès, Soleil. Le suspense n'est donc clos que pour un certain temps.
A LIRE AUSSI.
Top 14: les premiers temps du fordisme à Toulon
Rugby: Laporte balaie le pouvoir en place, une page se tourne à la FFR
FFR: la billetterie frauduleuse, sérieux caillou dans la chaussure de Camou
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.