Depuis le début des évacuations des civils et des rebelles le 15 décembre, les opérations se font à un rythme irrégulier et quelque milliers attendent toujours de sortir.
Le processus avait été bloqué le week-end dernier par des divergences sur les évacuations de deux localités chiites prorégime dans la province d'Idleb, voisine de celle d'Alep et qui doivent se dérouler de manière simultanée. Le nouveau retard est dû à ce même problème.
La fin des évacuations d'Alep permettra au régime de Bachar al-Assad de signer ainsi sa plus grande victoire depuis le début d'une guerre dévastatrice qui a fait depuis mars 2011 plus de 310.000 morts et poussé à la fuite plus de la moitié de la population.
A l'aube, "150 personnes à bord de deux bus et trois ambulances transportant des blessés" ont pu quitter le réduit rebelle, selon Ahmad al-Dbis, chef d'une unité de médecins et de volontaires qui coordonnent les évacuations à Khan al-Assal, point de rassemblement en zone rebelle à l'ouest de la métropole.
Sous la neige, un autre convoi de 31 bus et d'une centaine de véhicules privés, se préparait à quitter la poche rebelle, a-t-il ajouté.
D'autres habitants ont réussi à rejoindre, par leurs propres moyens, des quartiers du régime en empruntant d'autres routes, a ajouté M. Dbis, en estimant à "quelques milliers" le nombre de personnes qui attendent toujours d'être évacués.
Dans le quartier gouvernemental de Ramoussa, emprunté par les bus pour quitter la poche rebelle, aucun convoi n'a été vu passer depuis celui de l'aube, selon un correspondant de l'AFP.
Le problème de Foua et Kafraya
Plus de 25.000 personnes, rebelles et civils, ont déjà pu quitter la métropole septentrionale d'Alep, a indiqué le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Elle a confirmé qu'il restait "des milliers" qui attendent d'être transférés vers les territoires tenus par la rébellion à l'ouest de la ville.
Une source militaire a expliqué à l'AFP que le retard dans les évacuations était dû à la nécessité de "synchroniser" les sorties d'Alep et des localités de Foua et Kafraya, assiégées par les rebelles. "Plus de 1.700 personnes attendent de sortir de Foua et Kafraya", a souligné la source militaire.
L'accord parrainé par la Russie, la Turquie et l'Iran prévoit que les évacuations d'Alep et des deux localités chiites se déroulent simultanément.
La source militaire a dit s'attendre à ce que l'évacuation des derniers habitants d'Alep s'achève mercredi. Mais avec les retards et les obstacles rencontrés durant le déroulement de l'opération, il n'est pas sûr que ce sera le cas.
'Nettoyer la zone'
Entretemps, les habitants démunis, dont de nombreux femmes, enfants et vieillards, attendent dans le froid de pouvoir sortir après avoir vécu des mois de siège et de bombardements du régime qui ont quasiment rasé le réduit rebelle.
La veille, l'armée avait appelé par haut-parleurs les rebelles et les civils souhaitant partir à quitter le réduit rebelle, disant vouloir "nettoyer la zone après la sortie des hommes armés".
Après un vote à l'unanimité du Conseil de sécurité de l'ONU, le régime syrien et d'autres parties sur le terrain ont accepté le déploiement de 20 observateurs "nationaux et internationaux" pour superviser les évacuations, selon un porte-parole de l'ONU.
Avec cette résolution, l'objectif de la France est "d'éviter un nouveau Srebrenica", ville de Bosnie où fut commis en 1995 le pire massacre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, a dit l'ambassadeur français François Delattre, alors que l'ONU et des ONG internationales avaient fait état d'atrocités qu'aurait commises le régime dans les secteurs reconquis à Alep.
La Russie, l'Iran, alliés indéfectibles du régime Assad, et la Turquie, soutien de la rébellion, semblent avoir pris la main dans le dossier syrien, après avoir écarté les Etats-Unis et les Occidentaux de leurs efforts et de leur réunion la veille à Moscou.
Les trois pays se sont ainsi dits, après leur rencontre, favorables à un cessez-le-feu "élargi" en Syrie et prêts à être les "garants" de pourparlers de paix que l'ONU a dit préparer pour février à Genève.
Les soutiens militaires russe et iraniens ont été déterminants pour renverser la situation au profit du régime en Syrie.
Déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques pro-démocratie, le conflit syrien s'est complexifié au fil des années avec l'implication de multiples belligérants soutenus par différentes puissances régionales et internationales.
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