"Nous avons un haut niveau de menace et nous avons un niveau et un plan de mobilisation et de vigilance particulièrement élevés aussi", a déclaré François Hollande.
Après l'attaque au camion-bélier, revendiquée par les jihadistes de l'Etat islamique (EI), qui a fait au moins 12 morts et 48 blessés sur l'un des marchés de Noël les plus achalandés de la capitale allemande, le gouvernement s'est employé à rassurer.
"Nous faisons depuis des mois le maximum", a martelé le Premier ministre Bernard Cazeneuve à l'Assemblée nationale, où une minute de silence a été observée en solidarité avec les victimes de Berlin.
Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux avait peu après l'attaque annoncé un renforcement de "la sécurisation des marchés de Noël", qui s'est traduit selon Bernard Cazeneuve par l'envoi aux préfets "d'instructions leur demandant une application très vigilante" des mesures de sécurité.
Bruno Le Roux avait déjà évoqué mi-décembre une "protection renforcée" pour les fêtes de fin d'année, avec un nombre de militaires engagés dans l'opération Sentinelle se situant entre 7.000 et 10.000.
Il s'est rendu mardi au marché de Noël de Strasbourg, l'un des plus grands et le plus célèbre du pays. Et a invité les Français à ne pas céder à un "climat de peur": "Je leur demande de s'amuser, de sortir, je leur demande aussi d'être prudents".
Le marché de Noël des Champs-Élysées figurait parmi une dizaine de sites retenus comme cibles potentielles pour six hommes arrêtés ces dernières semaines et qui projetaient un attentat le 1er décembre en région parisienne.
Mardi, les promeneurs déambulaient parmi les baraques installées sur la célèbre avenue parisienne, sous l'oeil de policiers patrouillant à pied.
"Horrifié" et "consterné" par le drame de Berlin, Laurent Courtois, un cheminot de 48 ans, veut "continuer, être présent, c'est aussi une façon de lutter, de montrer qu'on n'est pas abattus". Caroline Sokoli, une vendeuse de bijoux de 37 ans, ne cachait pas son "angoisse": "J'hésite à revenir l'an prochain, surtout pour des raisons de sécurité".
Echo à l'attentat de Nice
L'attaque de Berlin rappelle la tuerie du 14 juillet sur la Promenade des Anglais à Nice qui avait fait 86 morts, avec un même modus operandi - un véhicule lancé sur la foule pour tuer le plus de gens possible - encouragé par les groupes jihadistes.
A Nice, le maire Philippe Pradal est venu inspecter le marché de Noël: "Nous avons décidé dès hier soir avec le préfet un renforcement des effectifs de la police".
En France, pays européen le plus touché par les attaques jihadistes avec 238 morts depuis près de deux ans, l'attaque de lundi soir a été unanimement condamnée.
"Les Français partagent le deuil des Allemands face à cette tragédie qui frappe toute l'Europe", a déclaré le chef de l'Etat.
"Le combat sans merci contre le terrorisme ne doit entamer ni les valeurs, ni le mode de vie" des démocraties, a-t-il déclaré, conjointement avec la chancelière Angela Merkel, lors d'un entretien téléphonique, selon l'Elysée.
"C'est l'Europe toute entière qui est attaquée, hier à Paris ou Nice, aujourd'hui à Berlin. Elle continuera à l'être si nous ne faisons rien", a lancé le candidat de la droite pour la présidentielle, François Fillon.
La candidate du Front national Marine Le Pen a mis en cause les politiques européennes en matière d'accueil des migrants: "Combien faudra-t-il de massacres et de morts pour que nos gouvernements cessent de faire entrer dans nos pays dépourvus de frontières un nombre considérable de migrants, alors qu'on sait parfaitement que des terroristes islamistes s'y mêlent?"
Après l'attaque à Berlin, un demandeur d'asile pakistanais a été arrêté avant d'être remis en liberté. L'auteur de l'attentat est donc en fuite.
L'Etat islamique cible régulièrement dans sa propagande et ses communiqués de revendication les dirigeants "croisés" occidentaux et notamment européens. La période de Noël, fête de la naissance du Christ, est donc tendue pour les forces de l'ordre.
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