Ce vendredi 16 décembre 2016, le directeur de la maison d'arrêt de Rouen (Seine-Maritime), Barthélémy Borghino guide la députée Valérie Fourneyron dans les dédales de couloirs. La prison Bonne Nouvelle – qui tire son nom de l'ancien couvent sur lequel elle se tient – s'étend en effet sur quatre hectares.
Des travaux mis entre parenthèses pendant plusieurs années
Plus qu'une visite, c'est l'occasion pour la députée de faire le point sur la question des mises aux normes de l'établissement. L'éventualité de la construction d'une nouvelle maison d'arrêt étant restée en suspens pendant plusieurs années, les travaux nécessaires ont tardé à être réalisés. Mais depuis un an, une nouvelle chaufferie a été installée et les cellules rénovées. Coup de peinture, installation de cloison pour séparer l'espace toilette, nouveau mobilier… "Les travaux sont faits au rythme d'un tiers chaque année", précise le directeur.
Les conditions s'améliorent mais deux points noirs demeurent, dans cette prison qui date du 19e siècle. La toiture en premier lieu. "Quand il y a de grosses pluies, nous avons des inondations dignes des chutes du Niagara, admet Barthélémy Borghino. Problème : les travaux s'élèveraient à six millions d'euros. Un retard demeure également dans la mise aux normes électriques et empêche notamment l'installation de frigos dans les cellules.
Une mystérieuse baisse des détenus...
En revanche, et c'est une chose rare, la Maison d'arrêt est "l'une des rares maisons d'arrêt de France à être sous-peuplée, précise le directeur. Nous avons une capacité théorique de 650 détenus mais nous sommes à un taux de remplissage à 80 %".
Une situation difficile à expliquer. Si agrandissement de la maison d'arrêt du Havre est un premier élément, les forces de police disent mener le même rythme d'arrestations et le Parquet assure ne pas avoir assoupli sa politique de condamnation.
... mais un manque de place
Il y a de la place en cellule, mais Barthélémy Borghino voudrait pousser les murs de Bonne Nouvelle, une chose impossible à réaliser en plein centre-ville. "Nous manquons d'espace, de salles dédiées pour mettre en place les nouveaux programmes qui participent à la réinsertion des détenus, et donc à la lutte contre la récidive", plaide-t-il.
Une solution envisageable pour lui serait de supprimer le quartier des mineurs, où seules six places sur 40 sont actuellement occupées. Il suggère de basculer ces effectifs sur le Havre et Caen, les deux autres structures normandes pouvant accueillir de jeunes détenus et où le taux d'occupation est également très faible.
Et éloigner ces jeunes de leur famille ? "Nos mineurs viennent de la région parisienne, de Lille ou de Nantes, ce ne sont pas des Rouennais", répond le directeur avant de souligner que "les parents ne viennent de toute façon pas voir ces jeunes qui sont en rupture familiale totale".
"En dehors de cela, nous sommes un établissement qui fonctionne bien, sans difficulté majeure", résume le directeur. Et Bonne Nouvelle est même en avance sur certains points :
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