Le Smic horaire passera au 1er janvier de 9,67 à 9,76 euros brut, a annoncé la ministre du Travail Myriam El Khomri aux partenaires sociaux, réunis au sein de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC).
A partir de janvier, un salarié rémunéré au Smic touchera 1.480,27 euros brut mensuels. Après déduction des cotisations sociales, il recevra 1.153 euros sur son compte bancaire, soit une hausse de 11 euros par rapport à 2016.
Cela lui "permettra généreusement d'acheter 10 baguettes tradition de plus", a ironisé Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, dans un tweet.
Comme lors des quatre dernières revalorisations, le gouvernement n'a pas accordé de "coup de pouce", se contentant d'appliquer le calcul de revalorisation mécanique du Smic, qui dépend de l'inflation et de l'évolution des salaires pour les ménages les plus modestes.
Malgré des "signes vraiment encourageants" pour l'économie française, les perspectives "restent soumises à de nombreux aléas", a expliqué Mme El Khomri aux partenaires sociaux, citant, selon le texte de son discours, les "prix du pétrole", les "taux de change" et les "taux d'intérêt".
'Pas la meilleure solution'
Souhaitant "couper court aux procès en trahison", la ministre a, par ailleurs, considéré "qu'un +coup de pouce+ au Smic n'est pas la meilleure solution pour améliorer le pouvoir d'achat de nos concitoyens", lui préférant notamment une "baisse de la fiscalité" ou "la prime d'activité", qui a fusionné début 2016 le RSA Activité et la prime pour l'emploi.
Myriam El Khomri a ainsi repris les arguments du groupe d'experts sur le Smic, une instance consultative composée d'économistes. Cette année encore, le groupe avait déconseillé d'aller "au-delà de la formule légale d'indexation" du Smic, pour ne pas introduire "un risque de déstabilisation" dans un contexte économique "encore fragile". Il avait aussi jugé la "prime d'activité" plus "efficace" pour lutter contre la pauvreté.
L'exécutif n'a pas accédé aux revendications de la CGT, de Force ouvrière et de la CFTC, qui réclamaient d'aller au-delà de la hausse mécanique du salaire minimum. La CFDT et la CFE-CGC, elles, n'avaient pas demandé de "coup de pouce".
"Nous regrettons vivement la décision de la ministre", a réagi Pierre Jardon (CFTC) auprès de l'AFP. "Elle ne permettra pas de redonner confiance en la valeur travail et d'agir efficacement contre la pauvreté".
L'exécutif n'a plus accordé de "coup de pouce" au Smic depuis le 1er juillet 2012. Au lendemain de l'élection de François Hollande, le salaire minimum avait été revalorisé de 2%, au lieu de 1,4%.
Depuis le début du quinquennat, dans un contexte de très faible inflation, le Smic a augmenté d'environ 56 euros net par mois (+5,1%). Sur la même période, les prix n'ont augmenté que de 1,1% pour les ménages les plus modestes.
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