Après vingt-quatre heures de blocages et d'opérations coup de poing, la mobilisation des VTC est restée limitée dimanche, mais leurs représentants ont prévenu qu'ils pourraient relancer leur mouvement s'ils n'obtenaient pas satisfaction lors de cette rencontre, prévue à 10H00 sous l'égide d'Alain Vidalies.
Signe que la tension reste forte: la plateforme américaine Uber a annoncé dimanche avoir porté plainte contre trois syndicats de chauffeurs (Capa-VTC, UNSA-VTC et Actif-VTC) mais aussi contre une dizaine de leurs représentants, dont deux leaders de l'UNSA-VTC et de la Capa-VTC.
La plainte, que l'AFP a pu consulter, vise des faits de "diffamation" et de "menaces", notamment par le biais des "réseaux sociaux", a indiqué Uber, qui précise que plusieurs de ses chauffeurs ont déjà déposé des mains courantes.
Selon Uber, les personnes mises en cause ont appelé "à commettre des actes de violence sur les employés et les chauffeurs partenaires ainsi que certains passagers ayant recours à la plateforme", par le biais notamment de Facebook, Twitter et Youtube.
Ces menaces ne sont en outre "pas seulement proférées par le biais d'internet mais également mises à exécution dans la rue, comme nous pouvons le constater en regardant des reportages ou des vidéos circulant sur internet", selon la plateforme californienne.
Rassemblements épars
Dans un communiqué, l'association de chauffeurs de VTC indépendants AMT (Alternative mobile transport) a quant à elle condamné les violences, appelant au dialogue entre les différentes parties. "Le VTC est un secteur économique jeune, qui a besoin de tous pour s'organiser et se structurer", a-t-elle estimé.
Cet appel au calme intervient alors que les rassemblements de VTC ont marqué le pas dimanche, dans l'attente de la réunion prévue lundi entre syndicats de chauffeurs et responsables de plateformes VTC pour trouver une sortie de crise.
A Roissy, les participants ont mis en place un barrage filtrant, avant de laisser passer toutes les voitures mais en occasionnant des ralentissements. A Orly, aucun blocage n'a été mis en place alors que samedi 300 chauffeurs en grève avaient totalement congestionné l'accès aux terminaux Sud et Ouest.
"Si les négociations n'aboutissent pas à des décisions concrètes et actées sur place, nous appellerons à la reconduite du mouvement dès la fin de la réunion", a toutefois prévenu Capa-VTC.
L'Unsa-VTC a de son côté précisé attendre de la réunion une "augmentation immédiate des tarifs", ainsi qu'un "calendrier de réunions sous la tutelle du ministère pour la rentabilité, les commissions discipline et différents aspects techniques du métier".
Les deux organisations, ainsi qu'Actif-VTC, ont lancé depuis jeudi une mobilisation contre les plateformes de réservation, notamment Uber, pour dénoncer une politique tarifaire jugée défavorable et décidée sans concertation.
Uber participera à la réunion, a précisé à l'AFP un porte-parole. "Ca va permettre de clarifier les positions. Car à présent, on ne sait pas vraiment ce que veulent les manifestants", dont certains "ont réclamé apparemment la fermeture pure et simple des plateformes", a-t-il dit.
Dans un entretien au Parisien publié dimanche, le patron d'Uber France, Thibaud Simphal, a dit être prêt à des concessions mais a condamné les débordements constatés dans la nuit de vendredi à samedi, qui s'étaient soldés par six gardes à vue et deux blessés.
C'est également lundi que l'Assemblée nationale examinera en seconde lecture le projet de loi du député PS Laurent Grandguillaume qui vise à "pacifier" les relations dans le transport public de la personne, notamment entre taxis et VTC, lutter contre l'emprise des plateformes sur les chauffeurs et durcir l'accès à cette dernière profession.
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