Quelque 6,2 millions d'inscrits sont attendus dans 19.800 bureaux de votes, qui devraient ouvrir à 08h00 GMT pour fermer à 18h00 GMT, en vue d'élire 255 députés. Ce scrutin est le premier de la IIIe République après l'adoption d'une nouvelle Constitution en octobre dernier.
Les résultats définitifs ne sont pas attendus avant mercredi, mais des résultats provisoires pourraient tomber "dès dimanche soir", selon un membre de la Commission électorale indépendante (CEI).
La campagne électorale, débutée samedi dernier, s'est achevée vendredi dans le calme. Mais plusieurs incidents ont eu lieu ces derniers mois (commissariats et gendarmes attaqués) et quelque 30.000 membres de forces de sécurité seront déployés pour le scrutin.
Le Groupe des organisations féminines pour l'égalité Homme-Femme (GOFEHF) a déploré la "faible participation des femmes à ce scrutin (43 candidates sur 1.337), "confrontées à toutes sortes de pressions, venant de toute part".
La présidente de l'ONG, Rachelle Gogoua, a dénoncé le cas des "collaborateurs d'un candidat à Sassandra (sud-est) qui portaient des armes lors de la campagne faisant peur aux électeurs de son adversaire féminin".
De son côté, le président de la CEI, Issouf Bakayoko, a souhaité samedi que l'élection se déroule dans "un climat apaisé".
"Il revient maintenant à chacun de nous, candidats et électeurs, de jouer sa partition, en évitant toute violence et toute entrave au libre exercice du choix légitime des autres", a estimé M. Bakayoko, dans un discours à la veille du scrutin.
Frondeurs
Selon lui, plus de "5.000 observateurs (...) ont sollicité et obtenu une accréditation", dont un millier ont été mandatés notamment par l'Union africaine, les pays ouest-africains de la Cédéao, l'Union européenne, ou encore les ambassades des Etats-Unis, de France, etc..
La coalition présidentielle, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), vise la majorité absolue à l'Assemblée, alors qu'elle doit faire face à des "frondeurs" dans son propre camp qui participent au scrutin sous l'étiquette d'indépendants.
"Donnez-moi une forte majorité pour me permettre d'accélérer les travaux que j'ai comme objectifs pour les quatre années à venir", a lancé le président Alassane Ouattara, 74 ans, dit "ADO", qui vante les mérites de son bilan économique pour convaincre les électeurs.
La plupart des observateurs et même certains opposants reconnaissent ses mérites économiques mais son bilan politique est plus mitigé avec une réconciliation nationale encore à parfaire, une justice critiquée et une nouvelle Constitution adoptée après un référendum boudé par l'opposition et qui n'a pas attiré les foules fin octobre.
"ADO" disposait jusqu'ici d'une majorité écrasante à l'Assemblée, l'opposition ayant boycotté les législatives de 2011 à l'issue de la crise post-présidentielle qui avait vu le président Laurent Gbagbo refuser de reconnaître sa défaite face à M. Ouattara et plonger le pays dans des violences ayant fait 3.000 morts.
Cette fois, une partie du Front populaire ivoirien (FPI), l'ancien parti de M. Gbagbo - actuellement jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité -, a décidé d'aller aux urnes, "la politique de la chaise vide n'ayant pas porté ses fruits", selon l'ancien Premier ministre Pascal Affi Nguessan.
"La bataille à venir, c'est de mobiliser pour conquérir l'Assemblée nationale", a-t-il annoncé.
Mais l'autre branche du FPI, les "frondeurs" qui se disent fidèles à Laurent Gbagbo, a appelé au boycott.
Le taux d'abstention sera regardé de près. Selon de nombreux observateurs, le nombre de votants devrait être à la hausse, car si les débats ne passionnent pas au niveau national, la bataille au plan local est parfois brûlante, avec pas moins de 1.337 candidats pour ce scrutin à tour unique (est élu celui qui arrive en tête).
La bataille la plus médiatique aura lieu à Cocody, quartier huppé d'Abidjan où une des "vedettes" du gouvernement, Affoussiata Bamba-Lamine, ministre de la Communication, défie Yasmina Ouegnin, fille de Georges Ouegnin, figure de la vie politique ivoirienne et indéboulonnable chef du protocole de la présidence (1960-2000). Députée sortante, Mme Ouegnin n'a pas été investie par le PDCI parce qu'elle s'était opposée à la nouvelle Constitution.
Ce duel, dont l'issue sera symbolique, concentre les regards, la victoire générale ne devant pas échapper au camp Ouattara.
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