"C'est la première fois en Europe qu'Airbus sous-traite en direct avec une entreprise adaptée", souligne d'emblée Cyril Gayssot, 39 ans, directeur de FMS à Saint-Geours-de-Marenne (Landes). "En règle générale, les entreprises adaptées sont les sous-traitants d'autres sous-traitants qui travaillent avec des grosses boîtes comme Airbus. Là, nous sommes carrément en première ligne", explique-t-il.
"C'est la reconnaissance de notre savoir-faire technologique", estime Fabrice Abadia, 38 ans, cofondateur de cette société spécialisée dans la logistique pour les entreprises de la région, notamment en bureautique et informatique, créée en 2007. "Dès le départ, nous avons eu comme ambition de percer dans les métiers à forte valeur ajoutée", indique Cyril Gayssot.
"Trop d'entreprises adaptées au handicap sont cantonnées à des jobs d'espace vert et de nettoyage", souffle-t-il. "Ne vous méprenez pas, c'est noble de travailler les espaces verts. Mais notre pari était d'investir les marchés technologiques."
Neuf ans après, le pari est gagné. FMS intervient dans trois domaines , l'ingénierie informatique, la logistique et le transport et l'entretien du vêtement professionnel pour le compte de 170 clients.
Elle emploie 110 personnes, dont 80% sont en situation de handicap comme c'est la règle pour les entreprises dites "adaptées", et réalise un chiffre d'affaires annuel de 2,4 millions d'euros.
A la demande d'Airbus, le montant du contrat de 400 pages rédigé en anglais signé en septembre dernier avec l'avionneur doit rester secret. Mais "ce n'est pas tant le montant du contrat qui est important. Chez nous, il va mobiliser dix salariés. C'est le fait de travailler en direct avec Airbus", insiste M. Gayssot.
Regard différent
Le contrat porte sur la surveillance préventive de systèmes d'application et de production (SAP) d'approvisionnements Airbus. "Nous allons surveiller les flux des données d'achats, bons de commande, contrats, bons d'expédition, etc. entre les systèmes SAP et le système web mis à la dispositions des fournisseurs Airbus", résume Fabrice Abadia.
"En clair, nous allons prendre en charge toute anomalie et la corriger. Nous sommes dans le domaine de l'investigation (...) Nous portons assistance à tous les utilisateurs d'assemblage des A 320 et A 380", s'enthousiasme Cyril Gayssot.
"Personne ne soupçonnait il y a quelques années que les entreprises adaptées feraient de la recherche et du développement", sourit-il.
Selon Une enquête anonyme de satisfaction réalisée auprès des salariés FMS en 2016, 91,23% des personnes interrogées se disent satisfaites des conditions de leur travail. A l'instar de Thierry Nerves, handicapé moteur après un accident, qui a retrouvé un poste à responsabilité chez FMS.
"A 63 ans, je me suis retrouvé sur un fauteuil roulant. Dans mon ancienne vie, je gérais une boîte de nuit et un restaurant. Après de multiples galères, FMS m'a fait confiance. Je suis passé par tous les postes, j'ai reçu une formation +maison+, et aujourd'hui je coordonne les tables de travail", lance-t-il.
"Ici, le regard est différent et l'écoute de la direction par rapport à nos limites est considérable ", renchérit Jeremy Begaud, 35 ans, responsable de l'administration logistique.
"Un milliard de personnes dans le monde sont en situation de handicap, c'est la plus grande statistique de minorité de l'humanité", note Cyril Gayssot, qui espère que le contrat entre FMS et Airbus va faire "beaucoup d'émules".
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