Neuf candidatures "sérieuses" se sont fait connaître auprès de la Haute Autorité des primaires citoyennes (HAPC): celles des socialistes Manuel Valls, Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Gérard Filoche et Fabien Verdier; de Sylvia Pinel (PRG), Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate) et François de Rugy (Parti écologiste).
La HAPC annoncera officiellement samedi les candidatures retenues. Selon des sources socialistes, Gérard Filoche pourrait voir la sienne invalidée, tout comme Fabien Verdier, secrétaire national du PS chargé du pôle "production et répartition des richesses".
Pour la direction du PS, il y a urgence à mettre de l'ordre dans un processus tardivement lancé, et qui a pu donner l'impression d'une certaine "confusion", entre candidatures recalées (celles du MRC, du MdP et de Nouvelle Donne), appels sans suite à la participation d'Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, et arrivée in extremis de candidats-surprises -Vincent Peillon, ou plus modestement Fabien Verdier.
Alors que l'enjeu initial était de "relégitimer" François Hollande dans le cadre d'une primaire restreinte, l'élection a désormais pour objet de propulser le candidat du PS avec la plus grande "dynamique" possible, face à MM. Macron et Mélenchon, et à un François Fillon en position de force après la primaire de la droite.
"Oui, la primaire, c'est le moyen d'imposer l'unité, de faire en sorte que les familles séparées se retrouvent", a clamé le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis à la tribune de la Belle Alliance populaire il y a deux semaines.
'Frères du hollandisme'
La semaine dernière, Manuel Valls a souhaité que "deux, trois, quatre millions de personnes" votent à la primaire et qu'elle soit "un formidable succès". Celle de la droite a rassemblé plus de 4,4 millions de votants.
Méthode Coué? M. Cambadélis table plutôt sur une participation comprise entre 1,5 et 2 millions d'électeurs.
Quoi qu'il en soit, les candidats vont devoir désormais faire campagne à marche forcée, en s'interrompant tout de même pendant la période des fêtes.
Entré dans la course le 5 décembre, Manuel Valls présentera son projet tout début janvier. Il prévoit dix meetings dont quatre "gros", et "200 à 300" réunions publiques pourraient être organisées par ses soutiens.
L'objectif pour celui qui a reçu le soutien de "plus de 500 parrains", dont 178 parlementaires et la majorité du gouvernement: muer en candidat du rassemblement sans se renier. La voie est étroite, comme l'ont prouvé les quolibets suscités par sa proposition de supprimer le 49-3 hors textes budgétaires.
La partie ne sera pas facile non plus pour Vincent Peillon. Le député européen, qui s'est déclaré dimanche alors qu'il était en quasi-retraite politique, va devoir rapidement constituer une équipe et rédiger un programme. Il pourra sans doute pour ce faire puiser dans les propositions de "La Fabrique", le courant de Karine Berger qui lui a apporté son soutien, et de la maire de Paris Anne Hidalgo, qui a promis de mettre par écrit début janvier ses "convictions".
Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, candidats depuis la fin août, auront de leur côté à coeur de ne pas se faire oublier. L'ancien ministre de l'Education, porté ces derniers jours par une "dynamique" favorable, et désigné par les sondages comme le "troisième homme" de la primaire jusqu'à l'arrivée de M. Peillon, espère créer la surprise dans ce scrutin.
Son ancien collègue de l'Economie Arnaud Montebourg continuera de creuser son sillon, espérant s'imposer face aux "deux frères du hollandisme" qu'incarnent selon lui MM. Peillon et Valls. Son équipe promet "trois grands meetings" avant le 1er tour, et "une centaine de réunions décentralisées sans le candidat". "La fabrique d'un présidentiable, c'est quelque chose de compliqué et long", persifle son entourage à l'endroit de M. Peillon.
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