La saison n'est peut-être pas la plus belle pour les potagers mais la tendance est bien là. A Rouen (Seine-Maritime) comme dans beaucoup de villes, les jardins reprennent peu à peu du terrain sur le béton.
Eric Germain, paysagiste basé à Sainte-Marie-des-Champs (Seine-Maritime) le confirme. "J'ai toujours voulu mettre du comestible dans mes projets, raconte celui travaille depuis plus de 20 ans sur différents marchés publics. La différence c'est qu'aujourd'hui, on ne trouve plus ça dingue de mettre des potagers en ville ou un verger dans un jardin communal."
"Le paysage, c'est du vivant"
Pour sortir de son bureau d'études et fournir "une sorte de service après-vente" des paysages qu'il redessine, car "en réalité, tout commence après avoir planté, le paysage c'est du vivant", il fait appel à Louis Poirrée. Avec son association Le Potagiste, ce jeune géographe, veut redonner envie à Monsieur et Madame tout le monde de jardiner.
Dans sa Paysagerie, il cultive avec soin un petit coin de campagne avec des méthodes les plus naturelles possibles. Il y organise des stages mais se déplace aussi pour donner des cours dans les jardins familiaux ou à la demande des bailleurs sociaux. En partenariat avec un promoteur immobilier, il coache aussi les particuliers pour faire pousser fleurs, fruits et légumes.
Jardins sur mesure
"Cela va du joli jardin où les enfants pourront planter trois framboises et cueillir quelques radis à un véritable potager", détaille Louis Poirrée. Son objectif : être accessible et montrer que tout le monde peut s'y mettre. "Avec des chantiers vivants, les gens viennent voir comment faire, nous leur montrons la simplicité des gestes, apprécie Eric Germain. Chacun fait ce qu'il peut avec ses moyens."
Un an après la création de l'association, il imagine déjà développer un réseau de jardiniers "qui pourraient être ambassadeurs dans leur ville, y organiser une sorte de veille", de créer une grainothèque ou encore de proposer de l'écopaturage pour les entreprises.
Louis Poirrée veut y croire, tout le monde peut s'y mettre, surtout en milieu urbain. "Curieusement, on a moins peur de la nature en ville, note-t-il. La ville est même demandeuse de nature, notre démarche plaît aux urbains. Notre but est de faire prendre conscience de ce que la ruralité apporte."
350 kilos de fruits et légumes sur 45m2
Et du potager en ville, Joseph Chauffrey en a développé en quantité dans le jardin de sa maison à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime). En se convertissant à la permaculture, il a réussi à créer en quelques années une production de quelques 350 kilos de fruits et légumes par an sur... 45m2 seulement !
"Comme nous sommes arrivés dans la maison il y a six ans, nous avons trouvé un jardin traditionnel avec thuyas et pelouse, raconte-t-il. Nous avons commencé en plantant quelques radis et salades dans un coin potager puis j'ai découvert la permaculture."
Les conseils d'un pro
Sa production devrait encore augmenter quand ses arbres fruitiers auront atteint l'âge mûr. Mais il l'assure, pas besoin d'être un grand spécialiste pour obtenir de tel résultat. Pour parvenir à de tels résultats, ce jardinier des villes donne deux conseils.
"Le premier, c'est de commencer petit, sur quelques mètres carrés très bien soignés. Partir trop grand est décourageant, prévient-il. Deuxièmement, il faut mettre directement les mains dans la terre. Beaucoup sont effrayés par la complexité des bouquins, il faut se lancer."
"J'aime l'idée que la ville regorge d'espaces divers où l'on peut produire une partie de notre alimentation", explique-t-il. Surtout, rien n'est comparable selon lui au "plaisir de manger des légumes qui poussent au pied de sa porte".
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