"Toutes les conditions nécessaires et suffisantes sont là" pour une hausse des taux, a affirmé Mark Zandi, économiste en chef pour Moody's analytics.
Les marchés s'attendent de façon quasi-unanime, d'après les anticipations des contrats à terme, à un resserrement du crédit d'un quart de point de pourcentage (0,25%) vu la lente remontée de l'inflation et le taux de chômage à 4,6%, au plus bas depuis neuf ans.
Mme Yellen a prévenu récemment qu'un relèvement des taux pourrait intervenir "relativement rapidement".
La Fed a maintes fois cette année remis à plus tard une hausse des taux en raison de la morosité économique à l'étranger, des bas prix pétroliers, des remous liés au Brexit puis de l'imminence de l'élection présidentielle américaine. Désormais, vu le marché du travail qui frôle le plein emploi, elle veut prévenir une éventuelle surchauffe qui pourrait faire resurgir l'inflation.
Cela devrait porter le taux interbancaire au jour le jour entre 0,50% et 0,75%. Il s'agit de la deuxième hausse des taux en près de dix ans, après un premier relèvement il y a un an exactement.
Un communiqué du Comité monétaire (FOMC) doit être publié mercredi à 18H00 GMT suivi d'une conférence de presse de la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen.
La Fed livrera aussi de nouvelles prévisions économiques ainsi que la probabilité médiane de hausses des taux pour les années à venir, des données qui seront scrutées de près par les marchés.
Il s'agit de déterminer en effet si la banque centrale prend ou non en compte l'impact des promesses de relance budgétaire du président élu Donald Trump, de nature à doper à la croissance et à être inflationnistes.
Pour l'instant, les membres de la Fed prévoient deux hausses des taux d'un quart de point en 2017.
En conférence de presse, Mme Yellen sera interrogée sur l'impact économique que pourraient avoir les projets de l'administration Trump de réduire les impôts sur les sociétés et d'engager de massives dépenses d'infrastructures.
L'inconnue de la relance budgétaire
Ces promesses de relance budgétaire ont le potentiel de doper la croissance mais aussi de renforcer l'inflation ce qui pourrait conduire la Fed a accélérer la cadence de relèvements des taux.
La patronne de la banque centrale devrait se montrer prudente à cet égard. Si plusieurs membres de la Fed, comme Stanley Fischer le vice-président, ont bien accueilli la perspective d'un certain volume de relance budgétaire pour prendre le relais de la Fed dans le soutien à l'économie, il est probablement trop tôt pour intégrer ces promesses dans leur vision économique.
"Nous ne savons pas ce que va être la politique budgétaire, nous ne savons pas de quelle importance elle va être", a relevé William Dudley, président de la Fed de New York début décembre. "Il est prématuré pour nous de prendre en compte ces attentes des marchés", a-t-il averti.
Deux autres éléments vont aussi compliquer les appréciations de la banque centrale. L'enthousiasme effréné de la bourse qui chaque jour côtoie de nouveaux records depuis l'élection du candidat populiste, pourrait faire sourciller la banque centrale qui veille sur la stabilité financière.
L'appréciation du dollar est également à prendre en compte. En rendant les importations meilleur marché, "un dollar fort comprime l'inflation ce qui est un défi pour la Fed", note Joel Naroff, économiste indépendant.
A l'international, la banque centrale américaine continue de prendre le chemin inverse de la Banque centrale européenne (BCE) qui poursuit ses mesures accommodantes de soutien monétaire à l'économie.
"C'est juste une différence de tactique mais pas de stratégie", a assuré Jean-Claude Trichet, l'ancien président de la BCE, interrogé sur la chaîne financière CNBC mardi. Il rappelle que les deux institutions monétaires ont le même objectif d'inflation mais que l'Union européenne ne se situe "pas au même épisode" du cycle économique que les Etats-Unis.
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