Alors que la plupart des familles peaufinent le menu de leur réveillon, ils répètent une dernière fois le répertoire qu'ils vont proposer samedi 24 décembre 2016 à Rouen (Seine-Maritime) dans les foyers de SDF, et le matin de Noël à la Maison d'arrêt.
La musique, une arme contre la misère
Ils? C'est Baudouin, Alexis, Lucas, Flop, Grégoire, Alexandre, Timothée, Quentin, Jean, Alex et les deux Clément, tous étudiants ou lycéens. A eux tous, ils forment le Glob'band. "Cela fait une quinzaine d'années que le groupe se fait appeler ainsi, raconte Baudouin, pilier depuis sept ans. Mais le concept existe depuis plus de 30 ans et sur le fond, il n'a pas changé : nous voulons apporter aux plus démunis la joie de Noël, et utiliser la musique comme arme contre la misère sociale ".
Fort de son succès, pour la première fois cette année le groupe se produira en avant-première vendredi 16 décembre 2016, au CHRS (Centre d'hébergement et de réinsertion sociale) de Louviers (Eure).
"Quand j'te vois, j'sais qu'on va avoir du rock !"
Guitare électrique et micro à la main, ces jeunes ont de l'énergie et la bonne humeur communicative : avec le Glob'band, on finit toujours par chanter, voire danser. "L'année dernière, en me voyant arriver au foyer Bazire, à Rouen, un sans-abri m'a dit avec un immense sourire : 'Quand j'te vois, j'sais qu'on va avoir du rock !', se souvient Baudouin. Quel accueil ! Ça nous a boosté pour toute la soirée ! ".
#cendrillon elle part ! Mais pas nous ! Toujours à Bazire #noelavecleglob pic.twitter.com/Fh7Uy7x6dS
— Glob'band (@Globband) December 24, 2015
Les femmes de la Maison d'arrêt ont elles aussi droit à leur show. "Parfois, et c'est très sympa, elles nous reconnaissent, raconte Baudouin. Ça arrive aussi que des nouvelles nous disent qu'effectivement, comme le disaient leurs copines, nous sommes beaux gosses !"
"Une démarche d'échange, guitare à la main"
On ne doute pas qu'au premier accord de guitare, même à 9h du matin, le public s'enflamme, un peu déchaîné, dansant et chantant à tue-tête les tubes indémodables. Certains regardent un peu suspects ces musiciens, un soupçon ringards... pour finalement se laisser emporter.
"C'est moins le cas dans les foyers, où il y a de plus en plus de famille, qu'à la Maison d'Arrêt, avec les hommes mineurs, raconte Baudouin. Avec eux, on ne fait pas le même concert. On est plutôt dans une démarche d'échange, mais guitare à la main quand même. Il y en a souvent un qui écrit du rap, alors on accompagne son texte et on finit par passer un super moment en musique."
Des musiciens mais pas que
En 30 ans, le groupe a évolué sans cesse. Cette année, la parité n'est pas respectée mais cela n'a pas toujours été le cas. "C'est aussi sympa qu'il y ait des filles. Ce n'est pas forcément facile pour elles de danser avec tous ces hommes, mais ça change l'atmosphère souvent très masculine des foyers", remarque Baudouin.
Le flambeau passe d'année en année à de nouvelles personnes, pas forcément musiciennes, mais simplement prêtes à passer Noël en dehors de chez elles et partager leurs sourires.
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