Dix interpellations ont été effectuées par la direction centrale de la police judiciaire "dans plusieurs quartiers de Nice" lundi entre 06H00 et 13H00, "sur commission rogatoire du juge d'instruction parisien en charge de l'enquête antiterroriste", a indiqué une source proche du dossier, confirmant une information de la chaîne LCI. Une onzième interpellation avait eu lieu dès vendredi à Nantes, a précisé quant à elle une source judiciaire.
Parmi les personnes interpellées figurent notamment des Albanais, à l'instar du couple Artan Henaj et Enkeledja Zace, tous deux mis en examen et placés en détention provisoire en juillet, soupçonnés d'avoir participé à la fourniture du pistolet avec lequel l'auteur de l'attentat, le Tunisien Mohamed Lahouaiej Bouhlel, a tiré sur des policiers avant d'être tué.
L'attentat commis sur la Promenade des Anglais a fait 86 morts de 19 nationalités et plus de 400 blessés, fauchés par le poids lourd conduit par le tueur. Une intense polémique opposant les autorités locales, Christian Estrosi en tête, au ministère de l'Intérieur d'alors, Bernard Cazeneuve, avait suivi l'attaque, autour des mesures de sécurité déployées pendant les festivités du 14 juillet.
"Ce sont des gens qui étaient en relation avec ceux arrêtés en juillet dans le cadre de la fourniture des armes pour l'auteur de l'attentat, un pistolet et un fusil d'assaut. On essaye de tirer tous les fils de l'enquête. Le Nantais habitait Nice auparavant", a précisé la source proche du dossier.
"Ils n'ont pas forcément eu connaissance de l'attentat, mais ils font partie du milieu délictuel de droit commun, notamment des filières d'approvisionnement en armes. On essaie de remonter les réseaux et là, on est un cran au-dessus", a-t-on ajouté de même source.
La garde à vue peut durer quatre jours, comme le prévoit la législation antiterroriste. Certains pourraient être présentés au juge d'instruction parisien pour association de malfaiteurs, infraction à la législation sur le port d'armes et éventuellement sur les stupéfiants.
"Je salue (le) travail des enquêteurs après ces interpellations qui démontrent un peu (plus) que l'auteur n'aurait pas agi seul" et "aurait prémédité" l'attentat, a réagi sur Twitter Christian Estrosi, premier adjoint au maire LR de Nice et président de la région Paca.
Au total, six personnes ont jusqu'à présent été mises en examen et écrouées dans l'enquête sur l'attentat commis par Mohamed Lahouaiej Bouhlel. A ce stade, leurs auditions révèlent de nombreuses contradictions, mais aucun élément de l'enquête ne démontre avec certitude que ces personnes -cinq hommes et une femme inconnus des services antiterroristes- avaient connaissance de son projet.
L'un de ces mis en examen, un Franco-Tunisien de 21 ans, vendeur de cocaïne et connu pour de petits larcins, a notamment reconnu avoir servi d'intermédiaire pour fournir le pistolet utilisé le soir de l'attentat par Mohamed Lahouaiej Bouhlel chez Artan Henaj et Enkeledja Zace moyennant 1.400 euros.
D'autres sont soupçonnés d'avoir pu influencer l'auteur de l'attentat ou de l'avoir accompagné lors de repérages sur la Promenade des Anglais au volant du camion qu'il utilisera le 14 juillet.
Huit autres personnes de l'entourage du tueur avaient été interpellées en septembre, avant d'être remises en liberté sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elles dans le cadre de cette enquête.
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