Dans un long entretien sur la chaîne Fox réalisé samedi, le milliardaire n'a pas donné le nom de son prochain chef de la diplomatie, qui serait selon plusieurs médias le PDG du géant pétrolier ExxonMobil Rex Tillerson, proche en affaires du président russe Vladimir Poutine.
"Que je le choisisse ou non pour le +State+" (le ministère des Affaires étrangères) M. Tillerson est "un acteur de calibre mondial et un négociateur", a juste tweeté M. Trump, son équipe précisant qu'il n'y aurait pas d'annonce avant la semaine prochaine.
Interrogé par Fox sur les conclusions de la CIA révélées vendredi soir par le Washington Post, M. Trump les a jugées "ridicules". "Je pense que c'est ridicule. C'est encore un prétexte. Je n'y crois pas", a déclaré le milliardaire.
"Ce sont les démocrates qui rendent ça public (l'évaluation de la CIA, ndlr) parce qu'ils ont subi une des plus grandes défaites de l'histoire politique de ce pays", a-t-il ajouté.
Son équipe de transition avait rejeté samedi les conclusions de la célèbre agence américaine du renseignement jugeant que les analystes qui les ont produites "sont les mêmes que ceux qui disaient que (l'ancien président irakien) Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive".
Défiance
Le 7 octobre, le département de la Sécurité intérieure (DHS) et la direction du renseignement (DNI) avaient annoncé avoir conclu que la Russie avait piraté les comptes de personnalités et d'organisations politiques pendant la campagne dans le but "d'interférer dans le processus électoral américain", sans dire si Moscou cherchait à favoriser l'un ou l'autre des candidats.
Mais M. Trump a semblé dimanche contester aussi ces conclusions émanant du DNI, qui chapeaute les 17 agences américaines de renseignement. "Ils ne savent pas si c'est la Russie ou la Chine ou quelqu'un d'autre. Ca peut être quelqu'un assis sur son lit quelque part. Ils n'en ont aucune idée", a-t-il dit sur Fox.
Marquant sa défiance à l'égard des agences qu'il va diriger à partir du 20 janvier, le futur président a aussi annoncé qu'il ne souhaitait pas recevoir de briefings quotidiens du renseignement sauf si l'information "devait changer".
"Je les prends quand j'en ai besoin", a affirmé M. Trump.
"Je n'ai pas besoin qu'on me dise la même chose et les mêmes mots chaque jour pendant les huit prochaines années. Car ça pourrait durer huit ans", a ajouté le milliardaire élu le 8 novembre pour un mandat de quatre ans.
Le leader des démocrates à la commission du Renseignement de la Chambre des représentants Adam Schiff s'est inquiété sur NBC d'un futur président qui "risque d'ignorer même les meilleures des évaluations de la communauté du renseignement quand elles ne correspondent pas à sa propre version des événements".
Les conclusions de la CIA ont été publiées peu après que Barack Obama a ordonné un rapport exhaustif sur les piratages informatiques menés pendant la campagne présidentielle.
Appel bipartite
Des sources consultées par le Washington Post ont affirmé que des personnes liées à Moscou ont fourni au site WikiLeaks des emails piratés sur les comptes de l'ancien directeur de campagne de la candidate démocrate Hillary Clinton, John Podesta, et du parti démocrate, entre autres.
Selon le New York Times, les pirates russes ont également attaqué le parti républicain, mais n'ont rien diffusé de leurs découvertes sur cette dernière cible.
Le président du parti républicain et futur secrétaire général de la Maison Blanche, Reince Priebus, a assuré sur ABC que son parti n'avait "pas été piraté", évoquant des "conversations avec le FBI".
Des sénateurs de haut rang issus des deux camps, les républicains John McCain et Lindsey Graham et les démocrates Charles Schumer et Jack Reed, ont appelé dimanche dans un communiqué commun à lancer une enquête bipartite car "ça ne peut pas devenir une question partisane. Les enjeux sont trop grands pour notre pays".
Donald Trump a par ailleurs menacé sur Fox de ne plus reconnaître le principe d'une "Chine unique" gouvernée par Pékin, qui avait conduit Washington à rompre ses relations diplomatiques avec Taïwan, sauf si Pékin fait des concessions notamment commerciales. Au risque de provoquer à nouveau la colère de la Chine, déjà surprise par une conversation téléphonique entre M. Trump avec la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen.
Il a aussi accusé la Chine de ne "rien faire pour aider" les Etats-Unis face à la politique nucléaire controversée de la Corée du Nord, bien que Pékin ait voté récemment en faveur de nouvelles sanctions contre Pyongyang.
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