Sur un autre front de la guerre en Syrie, le groupe Etat islamique (EI) s'est retiré de la ville antique de Palmyre dont il s'était de nouveau emparée samedi.
L'EI a profité du fait que le régime consacre tous ses efforts à reconquérir la totalité d'Alep, la deuxième ville du pays, qui lui échappe en partie depuis 2012.
Il contrôle désormais 85% des quartiers rebelles d'Alep-Est et encercle les groupes insurgés dans une zone où ils manquent de tout, notamment de la nourriture.
Dans ces conditions extrêmement difficiles, plus de 10.000 civils ont fui ces quartiers depuis minuit (22H00 GMT samedi) "en raison des combats et des bombardements", a rapporté dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'Homme(OSDH).
"Ils se sont réfugiés dans des secteurs sous le contrôle des forces du régime dans la partie ouest d'Alep", a précisé Rami Abdel Rahmane, le directeur de cette ONG qui dispose d'un large réseau d'informateurs en Syrie.
Un correspondant de l'AFP à Alep-Ouest a confirmé que d'intenses bombardements aériens et d'artillerie avaient été entendus toute la nuit dans les quartiers encore sous contrôle rebelle.
Pilonnage intense
Aucune information sur les pertes humaines n'était disponible dans l'immédiat alors que le bilan était jusqu'à présent à 413 civils tués à Alep-Est depuis le début de l'offensive du régime le 15 novembre, selon l'OSDH.
"Le pilonnage est d'une intensité inouïe", avait indiqué samedi à l'AFP Ibrahim Abou al-Leith, porte-parole de l'organisation des secouristes des Casques Blancs à Alep. "Les rues sont pleines de gens sous les décombres. Ils meurent parce qu'on ne peut pas les sortir de là".
Les insurgés répliquent en envoyant des tirs de roquettes vers les quartiers gouvernementaux, où au moins 139 civils ont péri depuis le début de l'opération.
Réunis à Paris, les chefs de la diplomatie de 10 pays occidentaux et arabes opposés au pouvoir syrien ont de nouveau appelé samedi à mettre fin à la souffrance des civils.
Mais le sentiment d'impuissance était manifeste et chacun s'accorde sur le fait que la bataille d'Alep est désormais perdue pour les rebelles.
Cette perte de la place forte de l'opposition est "politiquement très importante" car elle va "briser le dos de l'opposition armée", estime Yezid Sayigh, expert au Centre Carnegie Moyen-Orient.
Parallèlement, "l'idée que le régime puisse être renversé militairement est définitivement abandonnée" plus de cinq ans et demi après le début de la guerre, ajoute-t-il.
Mais, pour les experts, l'armée syrienne, dont les effectifs sont réduis, compte sur le soutien de ses alliés russe et iranien, comme l'illustre l'offensive lancée par l'EI sur la ville antique de Palmyre.
Frappes russes sur Palmyre
Après en avoir été délogés en mars dernier, les jihadistes sont retournés samedi dans cette ville du centre de la Syrie pour en prendre le contrôle d'une bonne partie.
Mais "les violents raids de l'aviation russe durant la nuit ont contraint les jihadistes de l'EI à se retirer à l'aube, quelques heures après leur entrée dans la ville", a indiqué Rami Abdel Rahmane.
A Moscou, le ministère russe de la Défense a précisé que les avions-bombardiers russes avaient mené 64 raids dans la nuit "contre des positions, des convois et des regroupements" de membres de l'EI à Palmyre.
Les jihadistes "ont utilisé des voitures piégées avec des kamikazes, des véhicules blindés et de l'artillerie", selon lui. Les frappes aériennes russes ont permis de tuer plus de 300 membres de l'EI et de détruire 11 chars et 31 véhicules, a précisé le ministère.
L'EI avait pris en mai 2005 le contrôle de Palmyre, ville classée au patrimoine mondial de l'Humanité, où il a détruit ou endommagé une partie des ruines antiques.
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