Plongés pendant 10 jours dans un nuage de pollution, Paris mais aussi le Nord ou Rhône-Alpes devraient continuer à voir baisser les concentrations de particules émises notamment par le trafic au cours du week-end, à la faveur d'une légère reprise du vent.
"Les conditions anticycloniques extrêmes des derniers jours ne devraient pas revenir", a indiqué samedi Airparif.
Pour autant "on ne s'attend pas non plus à une chute rapide des particules: nous aurons encore des concentrations élevées", bien qu'en-deça des seuils d'alerte, ajoute l'agence de surveillance de la qualité de l'air en région parisienne.
Les pics de pollution sont "un problème pris au sérieux par le gouvernement", a dit samedi dans la cour de l'Elysée la ministre de l'Environnement Ségolène Royal, qui a aussi rappelé l'impact désastreux de la pollution au quotidien.
Parmi les mesures annoncées en Conseil des ministres, figure l'extension aux utilitaires légers et taxis de la prime de conversion de 10.000 euros, pour acheter un véhicule électrique.
Autre mesure, le recours plus systématique aux "certificats qualité de l'air", ces vignettes de couleur différente selon le niveau de pollution du véhicule.
Les préfets pourront, en cas de pic, restreindre le trafic en fonction du niveau d'émission des véhicules, et non plus seulement sur la base des plaques d'immatriculation (pairs/impairs).
En revanche pour ce qui est d'instaurer au quotidien des limitations d'accès, notamment dans les centres-villes, cela reste du ressort des collectivités, comme le permet la loi depuis 2015.
A ce stade seules Paris et Grenoble l'ont fait (Paris pour une zone à circulation restreinte instaurée dès le 16 janvier, Grenoble en cas de pics).
Mme Royal en a d'ailleurs appelé samedi aux élus locaux. "Ce qu'il faut maintenant, c'est la révolution du transport propre, des villes responsables (...) les maires doivent tenir bon!," a dit la ministre, que l'on a peu entendue cette semaine tandis qu'à Paris droite et gauche s'affrontaient sur la circulation alternée instaurée pendant quatre jours.
'Pas seulement l'Etat'
"Ce n'était pas la peine de participer aux polémiques. Et puis j'ai donné le pouvoir aux élus", a-t-elle expliqué samedi.
Depuis le 30 novembre, la capitale a été soumise au pic de pollution hivernal, aux particules mais aussi au dioxyde d'azote (NO2), le plus long et intense observé depuis 10 ans.
Alimentées par le chauffage au bois et le trafic routier, les concentrations de particules, ces poussières fines en suspension dans l'air, ont atteint jusqu'à 146 microgrammes/m3 le 1er décembre.
La capitale est loin des sommets régulièrement atteints à Delhi ou Pékin où les niveaux peuvent être trois à quatre fois supérieurs à ce record.
Globalement la qualité de l'air s'est aussi améliorée sur Paris depuis 10 ans, en particulier grâce aux mesures imposées aux émissions industrielles (les émissions de dioxyde de soufre ont notoirement reculé).
Mais cela ne suffit pas: la pollution de l'air cause encore 48.000 décès prématurés dans le pays, que ce soit par cancers ou affections respiratoires, selon une évaluation de l'agence Santé publique France.
Au long de l'année, la France dépasse régulièrement les limites admises.
Sources principales de pollution, le trafic routier, le chauffage résidentiel, l'industrie, l'agriculture (via l'ammoniac des épandages), selon le dernier bilan officiel de la qualité de l'air.
"Avant on a pu agir sur les grosses sources fixes, comme les industries. Aujourd'hui ce sont des sources diffuses, réparties sur tout le territoire", ce qui rend l'action plus complexe, souligne Nadia Herbelot, chef du service qualité de l'air de l'Agence pour l'environnement (Ademe).
"Il ne suffit pas que l'Etat fasse quelque chose nationalement: il faut aussi les collectivités, les entreprises, et tout un chacun", ajoute-t-elle.
Samedi Ségolène Royal a même appelé les sociétés d'autoroute à décider "la gratuité des péages pour les véhicules électriques".
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