Pour l'heure, M. Fillon poursuit ses "consultations". Il a reçu l'ex-candidat Bruno Le Maire et d'autres, appelés à jouer un rôle dans la campagne, comme les juppéistes Hervé Gaymard, Virginie Calmels ou Thierry Solère, proche de M. Le Maire et l'un de ses futurs porte-parole, ou encore les centristes François Bayrou, Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin.
Puis le candidat présentera lui-même son organigramme de campagne, en milieu de semaine. Jeudi, il ira à Bruxelles, pour assister à un sommet du Parti populaire européen (PPE). Il pourrait rencontrer à cette occasion la chancelière allemande Angela Merkel.
M. Fillon poursuivra ensuite son "tour de France à la rencontre des Français", comme il l'a fait ces trois dernières années pour affiner un projet qu'il qualifie de "radical".
Peu scruté par ses adversaires pendant la campagne tant que les sondages le donnaient perdant, ce projet fait depuis sa victoire surprise le 27 novembre l'objet de vives critiques, de l'extrême droite à l'extrême gauche, en passant par ses propres alliés.
En cause essentiellement: la partie sur l'assurance sociale, que le candidat propose de "focaliser" sur "les affections graves ou de longue durée, le panier de soin solidaire, et l'assurance privée sur le reste, le panier de soin individuel".
Dans son esprit, il s'agit d'"offrir la meilleure couverture santé possible" aux Français, grâce à "une complémentarité plus grande entre l'offre de soin publique et privée", censée assurer la pérennité du système.
Le favori des sondages sur la prochaine présidentielle entend "ni plus ni moins" privatiser le système de santé, c'est "un danger majeur", a dénoncé la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, en affirmant que la Sécu "va bien" et est aujourd'hui "globalement à l'équilibre".
'Aller vite, faire fort'
"On ne peut pas avoir une santé à deux vitesses", a réagi Laurent Berger, numéro un de la CFDT. "Je ne soutiendrai jamais un programme que je trouve profondément injuste", a également mis en garde Henri Guaino, député LR et candidat à la présidentielle.
L'inquiétude s'est diffusée jusque dans les propres rangs du camp Fillon, avec les demandes de "clarification" de la part de Bernard Accoyer, secrétaire général de LR. "La messe n'est pas dite pour la droite. Le FN est à un niveau élevé, le pays est en mauvais état psychologique. Je suis inquiet", abonde un juppéiste.
Sentant le danger, l'ex-Premier ministre a adouci son propos, promettant que les personnes "aux revenus modestes" ne seront "pas moins bien remboursées". Il a également chargé Gérard Larcher, président du Sénat, et l'un de ses plus fidèles soutiens, de rencontrer les syndicats.
D'autres aspects de son projet suscitent également des inquiétudes: baisse du nombre de fonctionnaires -moins 500.000 sur le quinquennat, grâce aux fins de contrats et au non-remplacement des départs en retraite-, fin des 35 heures, projets de privatisations...
Pour François Hollande, le programme de l'ancien Premier ministre "remet en cause" le modèle social français.
Décidé à "faire de la pédagogie pour empêcher les caricatures", selon le député filloniste Jérôme Chartier, le nouveau champion de la droite va s'entourer d'"une quinzaine de groupes de travail" portant sur "les domaines traditionnels de l'action publique" (dépenses publiques, santé, sécurité, emploi....).
L'objectif de ces groupes de travail, qui commenceront à se réunir en janvier, est d'"établir les modalités d'application permettant de transformer le projet de Fillon en programme" de gouvernement. C'est "le retour de la méthode", insiste le député du Val-d'Oise.
"Aller vite, faire fort": tel est l'objectif de François Fillon, assure M. Chartier. "Ces trois dernières années ont tellement mis François Fillon à l'épreuve que je ne vois pas bien ce qui pourrait le déstabiliser", veut croire le député.
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