"Nous lançons deux procédures judiciaires d'indemnisation au civil afin de faire nommer des experts pour se prononcer sur les pathologies énoncées et le dispositif", a indiqué vendredi à l'AFP Maître Charles Joseph-Oudin, confirmant une information du Parisien.
Le laboratoire Bayer est également convié à "prendre en charge" ces expertises, poursuit-il, considérant la "situation difficile" de femmes "pas riches".
En outre, "une trentaine de dossiers sont en cours de constitution", ajoute-t-il.
La contraception définitive et irréversible Essure est une méthode de stérilisation consistant à introduire, par les voies naturelles, des mini-implants dans les trompes pour déclencher une cicatrisation qui va les obstruer. La pose se fait dans la majorité des cas sans anesthésie générale.
Depuis 2001, environ 1 million d'unités du dispositif médical Essure ont été vendues dans le monde et 240.000 en France, selon le laboratoire.
Troubles hémorragiques, mais aussi troubles neurologiques avec parfois paralysie temporaire ou permanente, douleurs du dos ou de la nuque, troubles ORL (épisode de surdité...) font partie des maux en cause, énumère Me Joseph-Oudin.
Une des explications à ces troubles est une hypothèse d'allergie au nickel qui entre dans la composition d'Essure, dit-il.
Il évoque par ailleurs un volet portant sur des "problèmes de perforation ou de mauvaise pose du produit" dans ses dossiers à venir.
Me Joseph-Oudin "défend" dans cette première action en justice, Marielle Klein qui a fondé l'association Resist (Réseau d'Entraide, Soutien, d'Informations sur la Stérilisation Tubaire). Elle a aussi lancé une pétition contre Essure, qui approche déjà les 60.000 signataires.
L'association sollicite "la suspension" du produit "dans l'intérêt des patientes et en application du principe de précaution, le temps que les études annoncées en France (par l'agence du médicament ANSM dont les résultats sont attendus en 2017) et à l'étranger (celles que l'autorité sanitaire américaine la FDA a demandé à Bayer) soient réalisées et les résultats rendus publiques".
Les signalements d'effets secondaires concernant ces implants Essure sont passés "de 42 en 2012, à 242 en 2015", puis 162 entre janvier et octobre 2016, indique l'agence sanitaire ANSM sans préciser le nombre de perforations dues à un implant qui s'est déplacé dans le corps ou d'hystérectomie (ablation de l'utérus) liée à des complications.
"L'ANSM ne dispose pas d'élément, à ce stade, permettant de remettre en cause le rapport bénéfice/risques" d'Essure, selon le ministère de la Santé précisant vendredi qu'il est "sous surveillance renforcée depuis deux ans".
Selon des investigations de l'ANSM en 2015, "les complications signalées relevaient de la pratique de pose et non du dispositif Essure en lui-même". Sa pose a été encadrée et réservée à certains établissements, note encore le ministère dans un communiqué.
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